Prise depuis la rue Martin Du Bellay,
une vue de l'arrière de l'immeuble où
étaient installés
l'émetteur de Radio
Solaris et son pylône d'émission (h = 35 m)
de
janvier 1982 à
janvier 1989.
La
flèche verte
met en évidence le câble
coaxial
(40 mm de diamètre)
qui reliait
l'émetteur aux antennes, depuis
la lucarne entrouverte des toilettes
de l'appartement
(la prestigieuse salle
des émetteurs !) du premier étage
Le 6 avril 1984, Radio
Solaris reçoit sa dérogation au monopole d'Etat
de la radiodiffusion, référencée sous le numéro 76.02.
Remarque : à la lecture du Journal Officiel
(ci-dessous), il est très surprenant de constater
que Radio Solaris, contrairement aux autres stations autorisées, a été
reléguée à l'extrémité basse
de la bande FM sur une fréquence loin d'être idéale (88,6 MHz).
Plutôt
étrange...
(et en plus, sous certaines restrictions vers le nord et le
nord-ouest, certainement pour ne pas perturber
France Musique Lille et BBC Radio 4 sur l'Île de Wight avec nos modestes
500 W ?)
Le Journal
Officiel du 20 mai 1984 publie la liste des radios autorisées pour la
Seine-Maritime.
Achat
d'un nouvel
émetteur Itelco
En 1984, saluons l'arrivée
d'un nouvel émetteur. Il s'agit d'un émetteur italien de marque Itelco d'une
puissance de 1000 watts. Avec le gain apporté par l'antenne, la puissance apparente rayonnée
avoisinerait les quatre mille watts environ, tout au moins en théorie ! Radio Solaris
deviendrait ainsi la station FM la plus puissante jamais reçue dans le pays de Caux et même
entendue au-delà de nos frontières cauchoises dans
l'Eure, et le Calvados à Caen.
Par la suite, des témoignages d'écoute
nous sont parvenus du
Cotentin et même de la côte sud de l'Angleterre...
Les
toilettes sont condamnées
Trop dangereuses !!!
K E E P O U T ...
"Please visit the
Toilet Room
Transmitter Room..."
Evidemment, les toilettes ne sont plus accessibles avec cet occupant
imposant.
Venez tout de même admirer la tapisserie murale,
tendance
dernier chic, faite de papier d'alu collé,
œuvre de Rod censée atténuer les trop fortes radiations HF responsables de bourdonnements et autres grésillements
perçus dans le matériel du studio et décelables
chez l'auditeur (surtout les chaînes hi-fi).
Au-dessus de l'émetteur est posé le codeur stéréo (visiblement non connecté
d'après la photo).
On distingue le
gros câble d'antenne à droite qui s'échappe par le vasistas et monte par
l'extérieur à l'antenne.
Anecdote personnelle : ce câble était tiède au toucher,
/!\ ce qu'il n'était sans doute pas prudent de faire
(?)
L'émetteur est connecté à
la régie technique par le câble plus fin arrivant de la gauche.
Il faisait une chaleur suffocante dans ce corridor de 3 m2 et le bruit
infernal 24/24 des ventilateurs couvrait le son de la musique venant de la pièce voisine...)
Puissance : 1 000 watts !*
Une bête ! Le nouvel émetteur de Radio Solaris :
sur le dessus du rack, est disposé
le codeur stéréo finalement en service
comme l'indiquent les aiguilles des vumètres. (Alors
c'est quoi
cette prise débranchée ?)
Au-dessous dans l'ordre, on a :
> le pilote (l'exciteur !) réglé sur la
fréquence d'émission. Il délivre un faible signal de quelques watts ;
> puis 2 amplis HF de 250 watts chacun ;
> l'alimentation et l'étage de couplage des 4 modules amplificateurs ;
> et 2 autres amplis HF à nouveau soit
une puissance totale de 1000 watts.
L'avantage du système est le suivant
: si l'un de ces 4 modules tombe en panne, la station peut continuer avec les trois autres à puissance réduite,
sans que l'auditeur immédiat ne s'en rende compte.
Le
mince câble noir qui arrive de la gauche amène la modulation BF en provenance du studio dans la pièce voisine à gauche
de la photo.
A partir du 15.06.1984, le câble de modulation provient des nouveaux studios distants d'une centaine de mètres.
Il est tendu à bonne hauteur le long de la rue P-M. Curie et de la rue des Victoires à quelques mètres
au-dessus de la circulation
urbaine. Encore une atteinte au monopole des PTT. Si c'est pas de la piraterie, ça !!!
Quant au gros câble
coaxial noir à droite, c'est le feeder qui monte aux antennes sur le toit, via le vasistas des WC.
(longueur : une trentaine de mètres) Avec le gain obtenu avec les 4 dipôles
sur le mât d'antenne à près de 40 mètres d'altitude, la puissance apparente rayonnée de l'installation avoisine
les 4 kilowatts. Cette puissance intolérable
pour nos détracteurs (TDF) n'est évidemment pas
un luxe pour une station de radio rurale car elle est nécessaire pour
atteindre nos auditeurs
disséminés sur le vaste pays de Caux et assurer leur confort d'écoute.
Néanmoins, il faut reconnaître qu'une telle puissance en plein
centre-ville (quartier rue des Victoires et Place des Belges) n'est pas du goût des
riverains téléspectateurs, fans inconditionnels de Michel Drucker ! Si, si, il y en a ici et pas commodes !
(lire nos
anecdotes dans l'histoire)
Précisions : si le 15 juin 1984, les
studios déménagent rue P.M. Curie, l'émetteur quant à lui reste
évidemment consigné dans l'appartement rue des Victoires attaché au pied
des antennes. Pendant 5 années, le logement
entier ne pourra être reloué du fait de la présence de cet encombrant et bruyant locataire.
* En service normal, la puissance nominale
de l'émetteur ne devait pas excéder 500 W !!! Bien sûr...
< le pilote exciteur Esint 05
(sortie 5 Watts) accordé sur 99 MHz. L'emplacement libre en façade
correspond au codeur stéréo (en option). A Radio Solaris, la stéréo
était produite par un appareillage indépendant
(cf la photo précédente)
< 2 modules amplificateurs HF
de 250 W chacun
< partie alimentation, coupleurs, arrivée de la modulation BF (câble
à gauche), départ antenne (gros coaxial à droite), mesures, wattmètre
(puissance à 60 % ?)
< 2 modules amplificateurs HFMPFM de 250 W chacun
( soit une sortie émetteur totale de 1 000 W (puissance nominale )
On ne parle pas ici de la PAR (puissance apparente rayonnée) qui dépend du
gain de l'antenne et qui est plus importante
Gros plan sur l'émetteur de
Radio Solaris
Ce nouveau matériel indispensable pour se faire entendre
correctement sur le vaste pays de Caux, représente une dépense
conséquente en 1984 pour une modeste association. La somme à débourser pour
cet engin TVA incluse s'élève à
150 000
Francs
environ
équivalents à 45 000
euros d'aujourd'hui
(inflation et érosion monétaire incluses)
+
Une pub Itelco d'époque...
(cliquer sur la pub pour l'agrandir)
Notre coup de gueule !
(
Bon, après 40
ans de retard, il est vrai...
)
Qui voulait
la peau
des radios associatives ?
La
question de la TVA a été l'un des sujets litigieux opposant
la station à la sourde "Administration" : les services
fiscaux exigeaient que Radio Solaris leur restitue le montant de TVA
calculée sur les
revenus des messages publicitaires diffusés depuis le 1er
août 1984 (date d'autorisation
de la pub diffusée sur les radios libres).
Parallèlement, l’association sollicitait
en bonne logique, la récupération de cette même taxe que
nous avions réglée (à tort, pensions-nous) sur les acquisitions
(TTC)
de matériel effectuées
durant la même période,
ce qui semblait équitable.
Malgré nos
multiples requêtes, l'administration fiscale n'a jamais
voulu céder et autoriser notre Association à récupérer le
montant de cette TVA versée au fournisseur lors de l'achat de l'émetteur. La réponse négative de la part du Centre des Impôts stipulait
pourtant que
"l’activité d’une station de radio associative n’est pas imposable à la TVA" !
Alors, il faudrait savoir... Comprenne qui peut ?
Sans vouloir les jalouser, pourquoi certaines radios voisines
plus chanceuses - de même statut juridique - ont pu récupérer, quant à elles, cette même taxe ? Pourquoi une telle
discrimination entre stations ?
Ont-elles bénéficié de régimes fiscaux différents évidemment plus
favorables ? Vraisemblablement, étaient-elles plus
influentes ou mieux conseillées ?
L'association n'a pas compris
le refus dont nous faisions l'objet de la part des services fiscaux
: pouvait-il y avoir
deux règlements en vigueur chez nos amis des
impôts selon la notoriété de la station concernée ou suivant
l'interprétation des textes fiscaux par notre interlocuteur
chargé du dossier ? Comme l'on dit ici : deux poids = deux mesures ?
On se refuse à le croire, pauvres candides que nous étions. Le mystère nous échappe
toujours 40 années plus tard !
Aucune solution ne viendra
dénouer l'imbroglio et nous n'obtiendrons jamais d'explications claires.
Le remboursement de cette taxe, une somme non négligeable, aurait
été bien utile dans la perspective d'un avenir financier sombre et
aurait pu, si ça se trouve, empêcher le naufrage prématuré de Radio Solaris quelques mois plus tard...
- - - - - - - - - - - - -
Encore une fois, si les radios associatives indépendantes ont été
autorisées en 1981 avec plus ou moins bonne grâce, il faut
admettre que rien ne leur a été facilité sur le plan administratif
où cela freinait des quatre fers à tous niveaux : mauvaise volonté
conjointe de la part du fisc, de l'URSSAF,
de la SACEM, de TDF et de la Haute Autorité (le futur CSA)...
Finalement on se demande si l'État français (ou plutôt le gouvernement de
l'époque) regrettait amèrement son
geste de libéralisation des ondes en 1981 et désirait reprendre
d'une main ce qu'il avait accordé avec tant de parcimonie de l'autre
!
D'ailleurs, faîtes-en l'amer constat aujourd'hui : comptez le nombre
de radios vraiment "indépendantes"
(et locales) qui subsistent sur la
bande FM en Haute-Normandie.
jcd
Nouveaux studios
rue Pierre
et Marie Curie à Yvetot
Début juin 1984
: les studios
changent à nouveau de quartier.
Ils sont inaugurés le vendredi
15 juin 1984
Seul l'émetteur
et l'antenne émettrice restent
en place à l'ancienne adresse rue des Victoires
L'agence
du quotidien régional
Paris Normandie à Yvetot.
Tout l'appartement
du premier, un F2 et même les combles
sont mis au service de la radio.
< Les 2 fils
rougeâtres minces
(à peine visibles)
sortant au niveau
de la
rambarde
du balcon de
droite
sont des câbles
téléphoniques qui
emmènent la
modulation
vers
l'émetteur
resté à
l'appartement
rue
des Victoires
(à moins de 100 mètres environ).
Et une infraction au monopole
des
Télécommunications, Une !
Les studios
ont été transférés au 6 rue Pierre et Marie Curie vers un autre appartement beaucoup plus vaste qui
permet, outre un petit bureau, d’agencer les deux autres pièces
disponibles en studios. L’un pour le direct et le second pour le montage
des publicités et des messages promotionnels. Seul l’émetteur et le
pylône d’antenne restent en place 20 rue des Victoires.
Un câble téléphonique fixé à bonne hauteur assurera la liaison entre les
deux appartements distants d’une centaine de mètres.
<
Selon les
directives imposées
par la Haute Autorité, la station devra
changer sa fréquence d'émission dans
les prochains jours
Vendredi 15 juin 1984
Daniel Lefebvre
Président de la station,
fait visiter à quelques personnalités,
les nouveaux
locaux
de Radio-Solaris.
Ambiance toute solennelle,
vous l'aurez remarquée...
bien sûr,
c'est pour la photo !
( Courrier Cauchois 25.06.1984 )
Même cérémonial
avec l'autre journal régional
(Paris-Normandie
- 18 juin 1984)
Plan des nouveaux studios
6 rue Pierre et Marie Curie
Voici le discours prononcé par Daniel Lefebvre, président de
l'Association Solaris
lors de l'inauguration des nouveaux locaux de la station, 6 rue
Pierre et Marie Curie à Yvetot, le 15 juin 1984.
Dans les
nouveaux locaux de la rue Pierre et Marie Curie, Daniel prononce son
discours d'inauguration.
A ses côtés, les DJs Jean-Pierre et David. Près de la fenêtre, on
reconnaît M. Raymond Laroche, Maire de Doudeville
(photos Daniel Lefebvre)
A droite, notre
ami Paul-Yves
Arielle
(au centre), DJ et secrétaire de l'Association
Solaris, accueille les personnalités
Préparation des
toasts pour le "pot de l'amitié" en fin de cérémonie : Arielle et
Isabelle
(DJ ?)
François,
DJ, commercial mais aussi de corvée de
vaisselle !
Caché derrière
Daniel, David profite de la photo pour brandir
des recommandations indispensables pour tout animateur de
radio
Sur ces photos de 2013,
nous retrouvons les anciens locaux au premier étage au 6 rue Pierre et Marie Curie.
(photo prise en direction
de la rue des Victoires). Sur la seconde vue, derrière
la double fenêtre
était notre studio d'émission (le studio 1) et la fenêtre-balcon
à droite était celle du studio 2 de production. Quant au paquet de fils entortillés
sur le rebord de fenêtre, qui sait s'il ne s'agit
pas d'un vestige du départ
de notre vieille ligne de modulation de 70 mètres de long, partant vers l'émetteur,
au 20 rue des Victoires ?
Jeudi 14 juin 1984
Radio Solaris passe sur le
petit écran et apparaît
à 19 heures dans le journal télévisé
de FR3 Normandie !
Juste après notre
emménagement rue Pierre et Marie Curie et avant notre prochain
changement de fréquences, une équipe de télévision de FR3 Normandie est venue
dans nos nouvelles installations rue Pierre et Marie Curie, tourner un sujet consacré aux problèmes financiers rencontrés par les radios libres au moment où la publicité va enfin apparaître "officiellement".
Après l'octroi des dérogations aux radios de la région, le journaliste Dominique Voegelé est allé interroger les responsables des quatre stations haut-normandes, Radio Andelle FM et Radio REV dans l'Eure, RVS et Radio Solaris en Seine-Maritime, en leur posant
à toutes, les mêmes questions: Comment ont-elles vécu jusqu’à présent et comment envisagent-elles l'avenir? Chaque responsable
de station a apporté une réponse différente et adaptée à son propre cas comme les téléspectateurs peuvent le juger au moment de la diffusion du reportage
quelques jours après.
Pour Radio Solaris, Daniel Lefebvre approuve l'instauration d'un véritable équilibre, d’une part, entre les subventions et les cotisations, et d’autre part, la publicité, de façon à préserver le caractère particulier des émissions
que nous proposons.
A propos du financement
des radios locales privées en Haute-Normandie, une équipe de la
télévision régionale de France 3 Normandie est venue tourner un
reportage vendredi 8 juin dans les nouvelles installations de Radio
Solaris à Yvetot.
Au cours de ce reportage diffusé la semaine suivante, le jeudi 14 juin
1984, les responsables d'autres radios locales (R.V.S. à Rouen, Radio
Andelle FM à Fleury-sur-Andelle et Radio R.E.V. à Evreux) ont pu
également s'exprimer sur l'aspect économique et le devenir de leurs
stations.
< Pour la partie consacrée à Radio Solaris, le journaliste Dominique
Voegelé a interviewé Daniel notre Président.
Paris-Normandie
- Edition pays de Caux - 11 juin 1984
( F 3 est devenu "France 3" )
Le Courrier Cauchois du 16.06.1984)
Daniel
passe
de la radio
à la TV régionale grâce à
"France 3 Normandie"
voir la vidéo ci-dessous
Voici le
reportage diffusé par la télévision régionale FR3 Haute-Normandie jeudi 14 juin 1984 (tourné le 8 juin à Yvetot)
Le Journal Officiel du 2 août 1984 prend acte de notre nouvelle adresse
:
Au cours de ce reportage TV du
14.06.1984 de FR3 Normandie,
trois autres radios libres de Haute-Normandie sont également évoquées
Le 2 avril 1983, la Vallée de l'Andelle a eu elle aussi sa radio locale.
Mais par manque de moyens, cette radio a malheureusement dû s'arrêter en
1988.
Lu dans le mag des
radios libres OEM n° 53 - Juillet 1984 :
Résumé des épisodes précédents
Radio Solaris a commencé ses émissions en novembre 1981 avec des moyens
limités. En semaine, les émissions ne duraient que 3 heures par jour.
L'équipe était composée d'une quinzaine de bénévoles.
Episode actuel où l'on verra que
Radio Solaris est devenue une station adulte :
Aujourd'hui, Solaris, c'est :
> un local situé dans le centre-ville d'Yvetot comprenant entre autres,
un studio principal composé d'une partie technique complète et d'une
pièce aménagée pour accueillir les invités, le tout séparé par une vitre
comme dans toute station qui se respecte !
> un petit studio "sympa" permettant la réalisation de jingles et
publicités, ainsi que l'enregistrement d'émissions destinées à être
diffusées ultérieurement ;
> du matériel mobile permettant le direct extérieur (table
professionnelle 16 entrées).
> 3 salariés réalisant à la fois des émissions et la coordination de
l'équipe d'animation, une de ces trois personnes s'occupant plus
particulièrement des relations extérieures (commerçants, entreprises,
presse écrite et diverses personnalités),
> 125 heures d'émissions hebdomadaires, principalement musicales, une
place étant néanmoins réservée aux informations nationales et
régionales.
> une équipe de 35 personnes.
Episode futur où l'on
découvrira tous les projets de Radio Solaris :
La station a reçu son autorisation d'émettre le 6
avril 1984. (ndw : JO du 20.05.1984 - cf plus haut)
Cette autorisation lui impose d'abandonner 101 pour 88,6
MHz, en espérant que les auditeurs la suivent dans ce déménagement. Le
changement aura lieu au mois de juillet 1984 après la mise en service
d'un nouvel émetteur d'1 kilowatt.
Radio Solaris qui utilisait jusqu'à présent les services d'une régie
d'information envisage la création de sa propre rédaction.
Elle espère remplacer progressivement les animateurs bénévoles par des
salariés.
Elle souhaite que toutes ces orientations lui permettent de conserver la
place qu'elle occupe dans la région, face à une concurrence très active.
Arielle Le Guedes et
André Cousin (animateurs Radio Solaris)
IL
éTAIT TEMPS :
mercredi 1er août
1984,
légalisation
en France de la publicité
pour les radios libres sur la bande FM. Enfin !
Samedi 18 août 1984
Changement de fréquence pour 88,6 MHz
Conformément aux décisions de la Haute Autorité, ce samedi 18 août 1984,
la station doit modifier
sa fréquence d'émission,
de 101 MHz, la fréquence d'origine,
vers celle de...
88,6 MHz !!!
Bizarre ce choix de fréquence ?
Mais attendons de voir...
Sur la photo : Pierre à la
technique, derrière la vitre, François et Daniel Le Courrier Cauchois 18.08.1984
22
septembre 1984 :
Par la suite, on
sait qu'un avis défavorable avait été émis par le
Conseil Municipal d'Yvetot
à notre projet d'implantation
d'antenne émettrice
sur le château d'eau.
Merci très sincèrement aux élus de
cette époque !
Le Conseil
Municipal a refusé notre demande d'utiliser le château d'eau
comme lieu d'émission de notre station, prétextant
sa vétusté (?). Faut-il croire que les centaines de mètres cubes d'eau
contenue dans le réservoir pèsent moins lourd qu'un simple pylône en alu
? Comprenne qui peut !
Drôle de constater que la "phobie naissante à l'encontre des ondes
hertziennes" n'a cependant
pas empêché
à ce même emplacement,
l'implantation d'antennes
téléphoniques
mobiles pour SFR, 30 années
plus tard !
Bon c'est vrai, les enjeux financiers n'étaient plus les mêmes !
d'imposer
à Radio Solaris cette nouvelle fréquence ?
De toutes les radios
haut-normandes autorisées,
il est très surprenant de constater que Radio Solaris est la seule
station à
être assignée à l'extrémité basse de la bande FM sur une fréquence 88,6
MHz loin
d'être idéale (voisine de celles occupées par la BBC - Ile de Wight
et France Musique Lille).
Vous avez dit "bizarre", vous aussi ???
Est-ce bien innocent de la part de TDF et de la Haute Autorité
de nous "reléguer" sur cette fréquence déconsidérée ?
Le 18 août 1984, la Haute Autorité, devenue CSA (Conseil Supérieur de
l’Audiovisuel) ou l'ARCOM désormais, avait imposé un changement de
fréquence sur 88,6 MHz. Très dociles mais un peu crédules aussi (!) nous avions exécuté cet ordre, bien
sagement. Comme on
le redoutait, des
interférences sont aussitôt provoquées et bloquent les radiocommunications de la
gendarmerie toute proche qui ne peut plus joindre ses véhicules de
patrouille, leur matériel étant saturé par le signal de RADIO SOLARIS.
(proximité de leurs fréquences avec le bas de la bande FM)
De plus, la nouvelle fréquence de 88,6 MHz semble vraiment un cadeau
empoisonné car les auditeurs nous signalent à leur tour, des
interférences - frisottis en arrière plan - causées par le relais de
France Musique (émetteur de Lille Bouvigny sur 88,7 MHz) et celui de la BBC (sur l'île de Wight
à 88,5 MHz) qui utilisent
pratiquement et puissamment la même fréquence. Il faut donc prendre une décision.
Comme nous le redoutions, le brouillage des communications radio-téléphoniques de la gendarmerie
toute proche avec ses véhicules de patrouille est instantané.
Voici les premiers commentaires dans la presse, c'est le début de
La "Grosse affaire" SOLARIS
29
septembre 1984 :
< 140
mètres seulement séparent le pylône d'émission
de Radio Solaris et celui de la gendarmerie d'Yvetot
Est-ce la proximité des antennes ou plutôt les fréquences utilisées
de part et d'autre (80 MHz vs 88,6 MHz) trop voisines ?
Rappel :
la nouvelle fréquence de Radio Solaris 88,6 a été attribuée par la Haute-Autorité et TDF.
Ce n'est donc pas nous qui avons décidé d'abandonner les 101 MHz qui
ne gênaient personne auparavant..
La Gendarmerie d'Yvetot et son pylône de transmission
De 101 MHz...
nous
faire descendre à 88,6 MHz :
POUR QUELLES RAISONS ?
40 ans plus tard, nous n'avons toujours pas de réponses...
Pourquoi avoir imposé un tel changement de fréquences ? Sachant que le pylône radio de la gendarmerie
d'Yvetot n'est qu'à 140 mètres des installations de la radio cauchoise, on peut se demander aujourd'hui, si l'ordre de
nous faire descendre (volontairement) au bas de la bande FM à 88,6 MHz et de nous
obliger à frôler les longueurs d'ondes utilisées par les gendarmes, était bien innocent. Le doute subsiste encore
et il ne s'agit pas de paranoïa.
Le déménagement promis de l'émetteur hors de l'agglomération d'Yvetot tardait à venir.
Honnêtement comment la station
pouvait-elle se payer
le luxe d'un second déménagement dans un délai si court et pour aller où ?* Comment résoudre la difficulté
de relier à moindre frais les studios à l'émetteur
(l'usage d'une
liaison par ondes ultracourtes - étant interdit par la
législation, la seule solution était de louer - à un tarif démentiel ! - une ligne
spécialisée France Telecom)
L'implantation de la radio en plein centre ville avec une
telle puissance n'était pas très bien vue des autorités et surtout de Télédiffusion
de France (TDF), il faut le reconnaître.
En revanche, empêcher la station d'émettre officiellement pour ce seul motif aurait été très impopulaire.
Donc impliquer les gendarmes malgré eux dans la tourmente pouvait sans doute donner une légitimité à l'interdiction d'émettre, en rendant
Radio Solaris, du fait de sa (supposée) puissance excessive, responsable du
brouillage constaté. Cependant, avec un rayonnement moindre, rien ne prouve que le brouillage aurait pu
cesser tout en conservant ces fréquences si proches.
C'était sans compter le remue-ménage médiatique provoqué par les deux
journaux de la région (Paris-Normandie et Le Courrier Cauchois) et l'ultime réflexe de survie de la radio : s'éloigner
volontairement de ces fréquences maudites avec un repli sur 99 MHz, donc
entrer dans l'illégalité, pour
aboutir à la disparition logique des interférences. Hélas, cela n'ampêchera pas
les soucis juridiques
à venir !
JC Dumenil
* Ne pas oublier que l'autorisation
de monter notre pylône d'émission sur le château d'eau d'Yvetot, rue des Champs
avait été
refusée à l'Association Solaris par le
Conseil Municipal d'Yvetot
de l'époque.
cf plus haut >
art. du 22.09.1984
La présence d'une "radio locale" à Yvetot faisait-elle vraiment
l'unanimité parmi les élus municipaux d'Yvetot. 40 ans après, l'absence
persistante d'une moindre station locale dans la commune nous donne la
réponse.
6 octobre 1984 :
Le Journal Officiel du 20.05.1984 précisait le nouvel emplacement
de l'émetteur de Radio Solaris, dans la zone industrielle de Cary Yvetot
et non plus en centre ville rue des Victoires