Ambiance des années
70-80-90, les années Radios libres en Normandie...
Les
"autres"
radios
haut-normandes...
d'avant !
Le Lotus
Bleu - Hergé - Eds Casterman
Pages réalisées avec
le concours d'OEM le magazine des radios libres >
offshoreechos.fr -
les articles
sont classés chronologiquement
et non par stations
Première
partie (1920
à fin 1980) Désolé les amis ! L'affichage du site n'est
toujours pas adapté
aux
appareils mobiles
:- (
où sont passées les
"RADIOS libres HAUT-NORMANDES" d'avant ?
Les dérogations au monopole d'état
de la radio en 1981 avaient ouvert des perspectives et créé de fols
espoirs chez les radio-libristes adeptes du "minimum de bla-bla et du maximum de musique"...
Et puis, il n'y avait pas que RADIO SOLARIS en Haute-Normandie. Il
nous fallait bien 2 ou 3 pages supplémentaires à notre site pour
regrouper ce que nous possédions comme articles de presse, documents
et photos souvenirs des stations voisines concurrentes "mais
néanmoins amies", qu'elles soient associatives, commerciales et même
publiques.
Pendant deux décennies (1980 et 90), nos nouvelles radios locales ou régionales ont laissé
leur empreinte. La plupart ont disparu, substituées par des réseaux
(hors Haute-Normandie)
condescendants, bavards
et trop lisses à notre goût où plus rien ne se passe - et ne dépasse -
comme avant 1981, le réveil sournois du monopole en quelque sorte, le retour à la
case départ et surtout la fin de nos illusions : nous réclamions des radios
de proximité, finalement, on n'a plus que des
réseaux... et l'on s'ennuie !
Avec ces documents et ces coupures de presse, nous voulions rendre hommage à ces initiatives locales
vaines, à ces tentatives de radios indépendantes haut-normandes disparues
au fil des ans et ces voix de chez nous, à jamais muettes.
jcd
p/radiosolaris.free.fr - jan 2013
Mais avant de
commencer...
Comment pourrait-on l'oublier ?
Radio Normandie
(1926 à 1939)
Radio Normandie, la fierté des Normands et leur toute première radio libre...
Tiens ! Encore un dimanche pluvieux ! Visite
du centre émetteur de Louvetot
en 1939
Bien avant la fièvre des années 80s, la Normandie a pu
s'enorgueillir de connaître dès 1926 les premières émissions de
"téléphonie sans fil", la T.S.F. C'est d'abord la voix de Radio Fécamp. Très vite, elle
devient
Radio Normandie,
grande
station commerciale de l'avant-guerre. Trop en avance sur son temps,
elle est (déjà) la mal aimée des gouvernements et
des institutions de l'époque, notamment l'administration des PTT.
L'ancêtre de nos radios libres a donc émis depuis Fécamp puis Louvetot, au cœur de
notre pays de Caux. On la recevait aussi bien à Paris qu'en
Angleterre, parfois à Boston (Etats-Unis) et une fois même, paraît-il... au Japon !
Le temps d'antenne était partagé en deux langues, le
français et l'anglais ! Rappelons que la publicité à la BBC étant
interdite, les émissions commerciales de Radio Normandie étaient les
seules qui parvenaient au Royaume Uni en pleine journée.
Trois "spikeurs" de Radio Normandie
(on ne disait pas
"animateurs")
"Tante Francine" "Oncle Roland" David
(Ian) Newman
*
*
En 2007, nous
avons eu le privilège d'échanger quelques lettres avec David Newman
"annonceur" des programmes anglais, passionné lui aussi par la
Radio. Notre curiosité nous poussait à
l'abreuver de
multiples questions sur Radio Normandie, auxquelles il acceptait
toujours de répondre bien cordialement. Nous avons regroupé cette
correspondance. Elle est accessible en exclusivité sur notre site, à partir du lien ci-dessous :
RADIO NORMANDIE
mérite bien un site
web à elle seule
pour recueillir l'intégralité
de notre documentation, les CARTES POSTALES, les BROCHURES et
les nombreux ARTICLES DE
PRESSE collectionnés...
La "renaissance" de "Radio Normandie" en 1946 !
Certains y croyaient ???
"Notre belle Normandie
renaissante..."
On
adore la dernière phrase de ce journaliste plein d'optimisme.
Néanmoins, il faudra attendre
32 ans !
avant de voir son souhait
"partiellement" exaucé :
la naissance en Normandie d'une radio régionale de Service public
accompagnée du passage "éclair" de nos éphémères "radios libres"
indépendantes de proximité.
Louvetot juste après la
guerre. Les protections contre les mitraillages des bombardiers
alliés
resteront
visibles longtemps en haut des fenêtres de l'émetteur. Avant la reconstruction d'un pylône
définitif,
une antenne filaire
est tendue entre plusieurs mâts provisoires.
Puissance
de l'émetteur : 5 kW !
(émetteur RCA)
Dans
les années 50. A l'arrière du bâtiment principal, remarquez un
second pylône, vestige de l'installation
provisoire précédente.
Réquisitionné par l'État,
Louvetot relaie les programmes en provenance de Paris
dès 1946
jusqu'à fin septembre 1974, date de la fin d'exploitation
le 2
novembre 1971
L'émetteur de Louvetot avec
son pylône d'émission de
120 m
n'est plus qu'un discret relais qui retransmet "France Inter Variétés"
Le
pylône d'émission de 120 mètres construit dans les années 50 a remplacé l'antenne originale
de 154 m dynamitée par les Allemands au moment
de la débâcle.
La puissance passe maintenant à 20 kW
Fernand
Le Grand directeur de Radio Normandie décède en 1953. Son émetteur
de Louvetot est utilisé comme simple relais de la radio d'Etat.
Désormais les auditeurs ne peuvent écouter que Paris. Les artistes
régionaux de la France profonde (!) doivent "monter " à la
capitale
pour se faire entendre et se faire connaître.
Au début des
années 60, l'ORTF (Office de Radio et Télévision Française) tente à
partir d'un studio à Rouen, la diffusion d'un journal parlé régional
normand depuis l'émetteur de Louvetot, mais les
décrochages cesseront un an plus tard, faute d'audience (ou plutôt manque
de volonté de continuer).
<
L'ancien émetteur (25 kW) en 1938
<
Le "nouvel" émetteur (20 kW)
en 1946
*
* A NOS VISITEURS ...
Grave lacune ! Nous ne possédons aucune photo des 2 émetteurs (20 kW
ou celui de
secours 5 kW ?) en service à Louvetot et utilisés par l'ORTF
de 1946 à fin septembre 1974.
Nous lançons un appel à d'éventuels détenteurs de photos - du
côté de Louvetot, Yvetot ou Caudebec-en-Caux, par exemple -
avec l'espoir qu'il subsiste quelques documents d'époque précieusement conservés.
Vue prise (face au nord-est) depuis le village de Louvetot
Le "domaine" de Louvetot survolé en 1955.
< Au milieu de la pelouse, on aperçoit le pylône, tel un
cadran
solaire avec son ombre.
De là à en déduire que la photo a été prise en fin de matinée ?
La fin du grand rêve d'une véritable
radio régionale
En 1974, la
sentence est prononcée : Télédiffusion de France, la société
nationale chargée
de gérer les émetteurs sur le territoire français, décide de suspendre les émissions depuis le
Centre de Louvetot le 30 septembre à 22 heures.
Dès cet instant,
l'émetteur n'assure plus le relais de France Culture mais reste
toutefois sous tension sans
émettre, les lampes de l'émetteur toujours allumées. Car si
l'on coupe l'alimentation électrique entièrement, l'humidité
ambiante provoquerait des dégâts
irréversibles dans les circuits (transfos, selfs...)
à la remise en route éventuelle, ce qui rendrait l'émetteur inutilisable.
Inutile de vous préciser que la remise en route n'aura jamais lieu
!
début octobre 1974
(pas de date exacte ?)
Entre
nous, le dernier paragraphe a quand même dû ébranler la conscience de
nos élus*
:
"Alors que l'on s'inquiète actuellement de vocations régionales, du
dépeuplement des campagnes et des conditions de vie rurale, on peut
s'étonner que ce bel instrument de travail perde son autonomie, sa
voix propre. Alors qu'un peu partout les radios pirates font fortune
et captivent de plus en plus d'auditeurs, on est en droit de penser
qu'une station de radio régionale pourrait bénéficier d'une
confortable audience".
MG
*
C'est ce que l'on verra avec
les articles de presse du 31.12.1977
plus bas.
Alors pourquoi
le conserver ?
Un responsable de TDF Haute-Normandie confie officieusement qu'un
vague projet de radio régionale existerait dans les cartons et
pourrait reprendre la longueur d'onde de 214 mètres devenue vacante en Haute-Normandie.
Une
excellente idée qui restera malheureusement sans lendemain car en
1976, la station dont le terrain et les bâtiments doivent être
subitement vendus, est promptement livrée aux ferrailleurs.
Le démontage des installations est prévu
pour la fin de l'année.
Cependant il faut attendre la vente effective de la propriété
en décembre 1976 pour voir les démolisseurs à pied d'œuvre le
27 janvier 1977. Le pylône de 40 tonnes est abattu, les lampes d'émission
cassées (?) Le pasteur qui a racheté les locaux pour y accueillir des
enfants handicapés témoigne :
"J'étais présent quand ils
ont démonté.
Je savais en achetant cette bâtisse quelle était son
histoire, aussi je tenais à conserver quelques souvenirs comme des
lampes provenant des armoires techniques.
Des lampes gigantesques :
60 centimètres de haut.
Nous avions caché deux de ces lampes.
Le
lendemain, nous avons vu les ouvriers les briser pour en prendre le
cuivre".
<< Par ici le bon cuivre !
Considéré comme équipement
"hautement stratégique", le démantèlement de l'émetteur de
Louvetot est la condition indispensable
imposée aux propriétaires par l'État pour
les autoriser à vendre leur domaine à un tiers.
En effet, les "radios libres" commencent à "pulluler" en Europe et
la paranoïa s'est installée en
France dans le gouvernement. Nos représentants politiques redoutent la
fin du (de leur) monopole !
(Etage final d'un émetteur RCA -
Photo WKNR Cleveland - USA)
Pour
info, voici l'un
des tubes de 25 kW d'un étage final d'émetteur Ampliphase
(vue prise à bord du Ross Revenge, le navire émetteur de Radio Caroline)
Jeudi 27 janvier 1977, 10 heures :
l'apocalypse est de retour à Louvetot !
La photo ci-dessus est extraite
du livre de Mme Jeanine Lebaillif
"Louvetot, ma commune
en pays de
Caux"
Le chapitre de son livre consacré à l'émetteur de Louvetot
est à lire ici > "Radio Normandie"
Le pylône tombé, orienté vers le Nord (derrière le photographe)... Si ce n'est pas un ultime clin d'œil à
l'Angleterre ça ? ;-)
The fallen pylon facing north... A final nod to England !
<<
La désolation. Triste fin d'une époque révolue. Vraiment ?
Les démolisseurs posent fièrement devant la bête abattue !
(
photographe inconnu )
Vue prise depuis le village de Louvetot, le domaine
isolé au milieu de
la plaine
cauchoise
avec au-dessus un ciel hertzien désormais bien vide !
(hormis les traditionnels nuages normands)
"Le
centre émetteur perdit d’abord sa voix puis il perdit son pylône qui
s’abattit le 27 janvier 1977 à 10 heures du matin. Avec sa disparition,
Louvetot perdit son originalité et son point de repère. De jour, on
l’apercevait de loin ; de nuit, ses lumières rouges et blanches
semblaient une double rangée de perles..."
Phrase extraite du livre
« Louvetot
ma commune en pays de Caux » par Jeanine Lebaillif
De nos jours, vue aérienne de Louvetot et
en bordure de la route Caudebec-Yvetot, l'ancien domaine de
"Radio Normandie"
Louvetot dans les années 90.
A la place du bouquet d'arbres au milieu de la pelouse, imaginez le
pylône d'émission
<
Heureuse initiative, pour ne pas oublier le passé glorieux de ce
domaine, une des crosses en ciment (hauteur : 8 mètres) qui soutenait le câble d'antenne
a été conservée. Ce vestige de la radio est visible au bord de la
route à l'angle sud du
domaine (vers Caudebec). Une seconde crosse existe côté nord
(vers Yvetot)
bien que cachée désormais par la végétation.
"Le magazine des radios
libres"
(France Radio Club) - Décembre 2010
Rien que pour vous, les photos sont visibles ici >
patrimoine
ULTIME HOMMAGE
AUX ONDES MOYENNES
!!!
La Normandie n'est pas le Royaume d'Ubu. Quoique...
Le
SEUL émetteur normand tout à fait adéquat pour exploiter une
station régionale telle la future FR3 Radio Normandie
(ancêtre de
France Bleu Normandie) vient donc d'être
démantelé
au début de l'année 1977.
Le croiriez-vous, juste un an avant la création de FR3 Radio Normandie. Avouez
que ce n'est pas de veine ! Toujours ce manque de
concertation perpétuel chez
nos
élites... Quand on y pense,
à lui seul,
l'émetteur ondes moyennes de Louvetot
avec ses 20 kW, aurait pu
couvrir largement
toute la Normandie sur 214 mètres (1403 kHz)
d'une façon économique
sans qu'il soit nécessaire de mettre en batterie une ribambelle de relais FM
(avec autant de fréquences occupées)
sur la totalité du territoire normand pour parvenir au même résultat.
Certes en France, l'AM avec les ondes moyennes, on n'est plus dans
l'air du temps !
Dans l'esprit de "l'auditeur moyen", l'idée est
bien passée, les ondes "moyennes" (désolé pour la répétition !)
c'est
archaïque,
c'est moche, c'est vieux
et puis ça n'a pas le
prestige de la FM.
PHOTO D'ILLUSTRATION :
Le légendaire émetteur de RTL 208 à Marnach (Luxembourg)
couvrait avec 600 kW toute l'Europe du Nord-Ouest
(hauteur des pylônes : 60 et 65 m)
L A F I N D E L ' A . M . :
dans Telerama...
malgré
de nombreuses contre-vérités, attention !
Ensuite, ne manquez pas les commentaires "croustillants" des
lecteurs !
En janvier 1978, FR3, la chaîne des régions crée à Caen une radio
régionale qui rayonne sur les cinq
départements normands. Les émissions de FR3 Radio Normandie sont
diffusées le matin en FM (mono)
à la place du programme de France Inter à partir d'un studio
installé à bord d'une péniche amarrée
dans le bassin Saint-Pierre de Caen.
fin décembre 1977
"Une large place à l'information..." Pfff
! Tant pis pour la musique ?
6 janvier 1978 : création d'une radio publique régionale
pour toute la Normandie
FR3-Radio
Normandie est créée en 1978... à Caen !
Bien qu'elles portent le même nom, il n'y a bien sûr aucune
relation
entre la nouvelle station publique régionale
et l'ancienne Radio-Normandie, la légendaire station privée (et commerciale !) d'avant-guerre.
Dans
l'attente d'un local fixe, les premiers studios de FR3-Radio
Normandie sont aménagés à Caen et précisément à bord d'une péniche
amarrée au quai du Bassin Saint-Pierre. Avec ses studios
"flottants", certains malins y ont vu un clin d'œil destiné aux nombreux
auditeurs normands des radios offshore"Radio Caroline" et "Mi Amigo" qui
connaissaient à cette époque, un vif succès avec leur flot musical
non-stop depuis
la mer du Nord (hors des eaux
territoriales).
Là, s'arrête la comparaison !
Sans surprise on s'en doute, l'esprit d'aventure et le dynamisme de l'animation
prodigués sur ces stations attrayantes ne se retrouvent pas vraiment à
l'écoute de notre nouvelle et austère radio publique ! Le constat
serait même plutôt
sévère car l'on se doute bien qu'il s'agit de reproduire en Normandie
un
modèle de radio préétabli des autres stations FR3 existantes dans
d'autres régions (en résumé : adopter ce même style solennel, guindé,
avec beaucoup de bavardage débordant
d'autosatisfaction, et malgré quelques efforts, toujours trop peu de musique
diffusée au grand dam des nouveaux auditeurs de la FM lassés des Grandes
Ondes parce qu'elles-mêmes trop volubiles).
Pendant deux ans, la station régionale diffuse 3 heures de programmes chaque matin, bien axés sur l'information, via les
émetteurs FM qui couvrent les 5
départements de Basse et de Haute-Normandie.
FR3 = France
Régions 3 (société nationale de programmes à vocation régionale)
Faute d'un réseau spécifique
(cf
plus haut "Gloire aux Ondes moyennes"),
le programme ne peut être diffusé qu'en décrochage des
émetteurs FM de France-Inter, réquisitionnés tous les matins pour
l'occasion, en attendant de disposer de son propre réseau d'émetteurs.
En 1983, FR3 confiera l'ensemble de ses radios régionales à Radio France et
en 2000, le réseau France Bleu apparaîtra avec ses déclinaisons
Basse et Haute-Normandie.
Liberté Dimanche
désolé pour
la photo... une photocopie
d'époque !
(Document
transmis par Daniel Lefebvre)
Télé-Poche (janvier 1978)
Paris-Normandie
Liberté Dimanche
6 janvier 1978
(Document transmis par Daniel Lefebvre)
6.01.1978
* Et pour cause,
l'émetteur ondes moyennes de Louvetot a été démantelé il y a pile... UN AN ! ( manque
de bol ! )
De
plus, avez-vous remarqué
le titre de l'article ci-dessus :
Radio Normandie...
"renaît"
(???)
Pourquoi
insister sur le mot
"renaît"
?
Y a-t-il une volonté de la part de FR3 d'entretenir
la confusion ?
Les articles de presse précédents induisent l'auditeur en
erreur : veut-on faire croire qu'il subsiste un lien particulier
entre la légendaire "Radio-Normandie" station privée d'avant-guerre
et la nouvelle radio publique FR3 "Radio Normandie" ?
Rassurez-vous, malgré la même dénomination, il n'y a aucune confusion à craindre avec la
station de jadis où les variétés (musique, chansons et orchestres de jazz notamment)
tenaient une place privilégiée
!
Extrait sonore n° 1 :
Emission
d'inauguration de la nouvelle "FR3 Radio Normandie"
(quelques bribes
suffiront !)
Vendredi 6 janvier 1978, le premier jour
avec le ton FR3 bien solennel,
un style ampoulé
qui rappelle
étrangement celui
des premiers temps de "Télé-Normandie", la Télévision régionale de l'ORTF très
inféodée au pouvoir politique en place et dont les qualificatifs
ironiques sous entendus à
l'époque, "la
télé de connivence avec les élus" ; "aux ordres des préfets, la brosse à reluire perpétuelle",
"la voix de son maître", etc... lui collaient vraiment à la
peau.
De courts extraits
avec Geneviève Banos, Jacques Barbier-Decrozes,
Maggie Gilbert
(notre photo >) , Alain
Bernard, "Gogo", etc
avec les déclarations d'auto-satisfaction de M. Claude Contamine,
Président de FR3, Jean Lecanuet, Maire de Rouen et Jean-Marie Girault, Maire de Caen
Extrait sonore n° 2 :
Extrait du "Sac à
nouvelles", avec l'histoire de
Radio Normandie (la vraie) :
écoutez le reportage
- excellent mais trop court-
de Richard Plumet
et Dominique Nugues
diffusé
sur les antennes
de FR3 Radio Normandie depuis Caen
Compilation de bandes magnétiques de FR3 Radio
c/o
France Radio Club
Plusieurs archives
(brutes non montées) d'interviews de personnalités fécampoises réalisées
par Richard Plumet lors de ses reportages sur "Radio Normandie" à réécouter à partir de ce lien :
FR3 Radio Normandie depuis la péniche Intens (Bassin St-Pierre à Caen)
émission du dimanche 1er juillet 1979 (de 11.05 à 12.00)
avec Jacques Barbier-Decrozes
et Dominique Nugues.
A la technique : Véronique Touyé et Alain Durand
Où étions-nous ce dimanche matin 1er
juillet 1979 ? A Caen, invités sur la péniche de FR3 Radio
Normandie, ce décrochage régional sur les fréquences FM de
France Inter... ancêtre de France Bleu en quelque sorte.
Vous pouvez réécouter ce moment ci-dessus...
Rod
Remerciements à Rod pour l'enregistrement
Voir plus bas le reportage photo effectué le même jour lors de notre
passage à Caen
FR3 Radio Normandie : prochain
chapitre à suivre
>
1.07.1979
28 janvier 1978
En attendant
l'arrivée
des premières radios libres,
rendons une
petite visite à Caen...
Dimanche 1er juillet
1979
La péniche "Intens"
amarrée au quai du
bassin Saint-Pierre à Caen
L'entrée de la
station flottante
Des
autocollants confectionnés pour l'occasion
avec les fréquences Basse et Haute-Normandie
Et Fécamp ???
*
Dans le studio à
bord de la péniche Intens,
le tableau
de départ de la modulation
vers les émetteurs
*
Paradoxe :
la nouvelle FR3 Radio Normandie ne peut être entendue
à Fécamp, la ville qui a pourtant vu naître
son illustre ancêtre
"Radio Normandie", faute d'émetteur FM
(ni d'AM d'ailleurs- cf plus haut) Cherchez l'erreur...
Avec la nouvelle mode de la FM, les longueurs d'ondes
sont
devenues...
des fréquences ?
Ou réciproquement !
La console de mixage
L'équipement classique, un magnéto Studer
(ou Revox ?), à gauche du technicien
A droite, l'une des platines disques avec
un 33 tours en
fin de course...
était-ce le seul diffusé de la matinée ?
"Rhôôô !";-)
Une émission de FR3 Radio Normandie, c'est donc :
- Un ou deux "speakers" debout derrière la vitre (A cause des reflets, on ne les distingue pas mais ça causait
beaucoup ce
dimanche matin...)
- Un réalisateur rivé à sa console
- Une assistante* pour caler les
(trop rares) disques...
*
Etait-ce Véronique Touyé,
la future Miss Météo de TF1 ?
Quelques membres (éminents !) de France Radio Club
de sortie à Caen ce 1er juillet 1979.
Hélas, nous n'aurons
pas le loisir d'aller visiter plus loin le reste de la péniche
et franchir la porte
du studio au fond
A l'écoute :
Ok, ce n'était sûrement pas le meilleur jour pour les membres de notre
association de venir visiter le studio flottant de la radio régionale : le
programme ce matin-là donnait à fond dans un discours grandiloquent et
comprenait une sorte de grande fresque historique normande dont les
"envolées" au micro étaient plutôt rébarbatives à l'écoute,
pour un dimanche matin en
plus !
Etait-ce vraiment ce genre de programmes que les nouveaux auditeurs
normands échappés de RTL, blasés de "Stop ou encore", à
peine débarqués sur la bande FM, espéraient entendre ?
- - - - - - -
Ecoutez l'extrait sonore n° 3
(cf § plus haut)
enregistré pendant la même journée, bien après notre départ des
lieux.
Comment une
radio libre en 1935, RADIO NORMANDIE,
peut
devenir
en 1979 un exemple
pour les partisans de la fin
du monopole
sur l'information radiophonique
ou "la parole un
jour rendue aux régions"
par Richard Plumet
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PRECISIONS : la 1ère partie de ce reportage
(en 2 parties) concernait l'ancienne
"Radio Normandie" (1926 - 1939)
à retrouver intégralement sur l'autre site... >"Radio
Normandie"
Où l'on commence
- enfin -
à
parler... "Radios libres"
ROUEN
Avant de commencer à émettre le 13
juin 1981, RVS (Radio Vallée de Seine) doit déjà se battre pour
préserver son identité et conserver son appellation, semble-t-il
convoitée :
Méfiez-vous des imitations ?
Il y a
"RVS"
: Radio Vallée de Seine" !
(à Rouen)
&
"RVS"
: Radio Vallée de
LA
Seine
(aux Mureaux - près de Mantes-la-Jolie)
( Journal ?
)
21/04/1979
R.V.S. Les Mureaux... à nouveau :
12/06/1979
Une mise au point
(tardive) est
publiée dans le même journal...
Radio Vallée de Seine (l'originale) a ainsi le mérite
de nous éclairer
et de nous rassurer
sur ses intentions
de future station rouennaise : adoption d'un
style
jeune*
(* sous-entendu : priorité à la musique, ouf !),
sans oublier la rigueur
professionnelle,
écarter l'amateurisme...
La déclaration de l'Association "Radio Vallée de
Seine"
au Journal Officiel du 23.12.1978 prouve l'antériorité de l'appellation
Radio CGT 76
a été l'une des premières radios libres à apparaître dans la région de
Rouen. Du 7 au 12.11.1979, elle pouvait être reçue dans un rayon de 50
km sur 89 MHz. La puissance de l'émetteur était de 600 W. Les émissions étaient réalisées par des militants de la
CGT depuis un appartement du dernier étage d'une tour de
Saint-Etienne-du-Rouvray (banlieue sud-est de Rouen). Le programme
était
composé de débats syndicaux avec les auditeurs à propos de la lutte des
travailleurs. La musique provenait de disques amenés par les voisins du
quartier. L'équipe s'était adjointe la présence d'une journaliste professionnelle Josiane Romero,
présentatrice à la télévision régionale
FR3 Normandie.
< Josiane Romero
(photo FR3 - 2013)
Selon Offshore Echos Magazine (OEM le magazine des radios libres),
"le revendeur radio-électroménager du
quartier d'où partaient les émissions, avait fait un don de 50 francs à
la station syndicale, après avoir vendu 8 récepteurs FM en une seule
matinée.
Ce qui démontre que la vente de postes FM est liée au
pluralisme offert sur cette gamme d'onde : tant que la FM française sera
un désert, les acheteurs bouderont ce genre d'appareils. Messieurs les
fabricants de récepteurs, qu'attendez-vous pour protester vous aussi
auprès des pouvoirs publics ; n'est-ce pas le truc pour relancer votre
industrie ?
Hélas, les émissions de CGT 76 ayant été trop rapidement suspendues, on
se demande vraiment ce que ces nouveaux auditeurs de la FM vont bien
pouvoir écouter désormais et bien pouvoir faire de leurs beaux transistors tout
neufs..." (OEM)
ndw : patience, les
radios libres musicales arrivent...
Le 21 novembre 1979, les responsables CGT de Seine-Maritime sont
convoqués par un juge d'instruction pour plusieurs chefs d'inculpation :
- Atteinte au monopole de diffusion radiophonique - Utilisation illégale d'un émetteur
- Emission depuis une HLM sans l'autorisation du propriétaire - Diffusion de disques sans l'accord de la Sacem.
Une manifestation est organisée avec 200 militants qui se déplaceront
devant le Palais de Justice de Caen. Finalement, avec les prémices de l'abolition prochaine du monopole de radiodiffusion, le procès n'aura
jamais lieu. L'affaire n'aura pas de suite.
L'émetteur sera ensuite
transféré dans l'Eure puis en Gironde pour d'autres actions. Radio CGT 76 réapparaîtra
sur les ondes une dernière fois cinq mois plus tard, le 22.04.1980
durant une semaine à Canteleu (banlieue ouest de Rouen). L'antenne était
érigée sur le toit de la mairie annexe. Puis la
station syndicale devait être transférée sur LE HAVRE.
D'une
source bien informée*, il semblerait que le jugement rendu pendant les
premières émissions en 1979, qui ordonnait à la CGT de démonter le
matériel immédiatement, n'était pas une émanation du "pouvoir,
du préfet, du
patronat, ou de... Lecanuet", le "sacro-saint" maire de Rouen, comme aimaient à le
clamer les animateurs de la radio, mais tout bonnement d'une plainte des
propriétaires voisins (ou locataires ?) qui ne voyaient pas d'un très
bon œil toutes ces allées et venues dans leur immeuble où ils craignaient un éventuel assaut de la police,
avec des bagarres probables. Ce qui
expliquerait le changement du site d'émission dans une autre commune de
la banlieue rouennaise, à Canteleu pour la seconde
série d'émissions, en avril 1980 (d'ailleurs moins médiatisées).
* info transmise par Rod pour OEM
Précisions : la "presse d'Hersant"
citée dans les émissions, fait référence aux
journaux régionaux "Paris-Normandie"
et "Le Havre-Presse" qui appartenaient à ce groupe de presse.
La banderole "Radio CGT 76" et l'antenne fouet viennent d'être
retirées du toit de la Tour 4 au Château Blanc,
à Saint-Etienne-du-Rouvray
(ph. F. Campart - OEM)
Pour écouter
Radio CGT 76 :
Sûrement beaucoup d'émotion garantie à l'écoute de ces quelques
enregistrements préservés de Radio CGT 76 (novembre 1979).
La modulation
du son est malheureusement exécrable et saturée pendant les premières heures d'émission
(émetteur mal réglé).
Néanmoins, voici ce que nous entendions à 12 km dans la banlieue nord
de Rouen (Bihorel).
Ce sont des documents...
Une autre radio pirate
rouennaise : Radio Méandre. Créée par un mouvement proche de l'extrême
gauche, la radio est le relais de luttes sociales et politiques.
En matière de radios libres, la Normandie commence doucement à se
réveiller. Radio Méandre sur 101 MHz a commencé des émissions (reçues
faiblement - pas d'enregistrements hélas) le 13.02.1980 vers 19.00 à grand renfort de tracts
distribués à la sortie des lycées.
La toute première émission évoquait l'expérience d'une radio libre de la
région parisienne "Radio Village". La seconde, le 15.02, était consacrée
aux femmes et leurs problèmes.
D'autres émissions ont été annoncées. Beaucoup de blabla en perspective,
ceci dit sans méchanceté. Paradoxalement, il est vrai que les Français
sont sous-informés devant les problèmes graves
(chômage, etc). Mais devant tant de débats et de discours sur les ondes,
les auditeurs ne risquent-ils pas d'être lassés très vite et préférer
des stations à format musical ?
Après
les élections présidentielles de mai 1981, Radio Méandre change de nom en Radio FMR.
Défense d'afficher mais vous êtes prévenus !
27.03.1980
Commentaires d'OEM n° 33
(mai 1980) :
"Nous avions écouté les premières émissions de cette
station qui nous avait un peu déçus. Exemple : en plein débat consacré
au nucléaire, sujet sérieux et grave comme chacun sait, que penser des
crises de fous rires en pleine antenne, ponctuées de "A demain, si vous
l'voulez bien" la phrase galvaudée de l'inénarrable Lucien Jeunesse.
Que
vont penser les auditeurs rouennais du sérieux des radios libres ? Ou
faut-il croire que la bande FM va remplacer les cours de récréation
devenues trop exiguës pour se faire entendre !"
(juin 1980)
ROUEN
FLAGRANT DELIT
POUR L'OPERATEUR DE "RADIO MÉANDRES",
mais l'affaire est renvoyée
pour cause de... naissance !
Service d'ordre
renforcé le 20/6/80 : on devait juger en flagrant délit l'opérateur
d'un émetteur pirate découvert dans la forêt de Roumare le 11/6, en
pleine activité. La salle d'audience du Palais de Justice était
bientôt pleine, mais restait parfaitement calme. L'opérateur
en question devait
répondre d'une infraction au monopole, Dominique
Leseillier, 28 ans,
monteur‑électricien. Laissé en liberté sur promesse de se présenter
à l'audience, il n'eut pas à s'expliquer, l'affaire ayant été
renvoyée sur la demande de la
défense. Me J. Giudicelli indiquait en
effet que l'avocate du prévenu, Me Dominique Vallès, se trouvant en
clinique, où elle a accouché d'un petit garçon (toutes nos
félicitations...) sollicitait un renvoi. Le tribunal l'accepte :
l'affaire sera donc jugée le 19 septembre. Le "flagrant délit"
deviendra de l'histoire ancienne.
C'est le 4/6/80 que la police était alertée par une distribution de
tracts annonçant qu'une "radio libre" allait fonctionner le
soir même sur 101 MHz. C'était la reprise de Radio Méandres (déjà
supprimée en mars dernier). L'émission s'ouvrait à l'heure prévue,
19.30 portant sur le nucléaire et les problèmes militaires, Les
griefs de certains soldats du 39è R.I., émission de mauvaise
qualité. L'émission du mercredi 11, ayant été annoncée, un repérage
technique spécialisé fut cette fois mis en œuvre et l'émetteur était
bientôt découvert dans une clairière de la forêt de Roumare, à
proximité de Canteleu (banlieue ouest de Rouen). Une antenne était
dressée, un homme s'enfuyait à l'arrivée de la police, bientôt
rejoint, il déclarait qu'il n'était qu'un opérateur. Il venait de
diffuser une cassette. C'est à la fin de l'émission que la police
était intervenue vers 20.15. Le matériel (l'émetteur, un mini-K7,
une batterie d'auto et l'antenne) était saisi. D. Leseillier l'avait
amené sur un cyclomoteur, retrouvé camouflé dans les fougères.
"Nous avions rendu compte dans les OEMs précédents de ce
procès des animateurs de Radio Méandre, une RL rouennaise, et dit,
comment, privés de leur moyen d'expression, les animateurs de ladite
station avaient retrouvé une tribune en justice, huit témoins -
enseignants pour la plupart - ayant pris la parole pour développer
les arguments en faveur de la radio libre en défaveur du monopole.
Les deux avocates - puisqu'il y a deux inculpés - avaient par
ailleurs fustigé ce monopole en rappelant que les radios
périphériques jouissent d'un privilège en réalisant leurs émissions
à partir du sol français. L'inculpation de violation du monopole etc,
n'en demeure pas moins réelle pour les prévenus. Les émetteurs
avaient été repérés et saisis en mars et juin (1980) dans une
forêt proche. Les peines sont légères selon la presse locale : 1 500
francs d'amende pour les criminels (chacun) alors que le Parquet
réclamait le double, assorti d'une peine de prison... avec sursis.
Le tribunal prononça aussi la confiscation du matériel saisi. D'ici
qu'un juge à Rouen s'entraîne à son tour à jouer du micro sur la FM
!!!"
(RADIO MEANDRE : à suivre dans les pages de l'Omnibus cf au 23.01.1981 page
suivante)
Lancement le 22
septembre 1980
de
"Haute-Normandie
FR3 Radio"
à moins que ce
ne soit
"FR3 Radio Haute-Normandie"
( quoiqu'il en
soit, un titre de radio hyper-long plutôt rébarbatif et surtout difficile à
mémoriser ! )
Le Havre Libre -
article du 20.09.1980
A l'écoute de "Haute-Normandie
- FR3 - Radio" ...
Emettant de Rouen, du Havre et de Neufchâtel-en-Bray, la vingtième radio
régionale de l'Etat "Haute-Normandie-FR3 Radio"
(le nom officiel simple à retenir
!) a débuté ses programmes de 9 h à 12 h, le 22 septembre 1980 via les
émetteurs de
France Inter (toujours pas
de propre réseau ?) Faisant
suite à FR3-Radio Normandie qui émettait de Caen, la
"nouvelle radio" haut-normande a élu domicile dans une des boutiques du
complexe commercial de Rouen Saint-Sever, au sud de la ville. Les
programmes d'animation sont distincts de l'information et portent
essentiellement sur la connaissance de la région et de ses habitants.
Il convient de noter que dans le cadre de l'aménagement du territoire
régional, la région a apporté une subvention d'un million de francs pour
la création de cette station. Pensez un peu au nombre de radios libres
qui pourraient exister 24 h / 24 avec une telle somme ! Les rouennais
s'ils passent devant cette vitrine, aperçoivent d'ailleurs entre les
animateurs, le superbe matériel qui ferait pâlir d'envie nombre d'entre nous, et
qui serait vite utilisé pour des programmes musicaux endiablés et non
pour des débats ennuyeux et insipides que personne n'écoute (pas dans
notre quartier, en tout cas !).
On se promettait tout à l'inauguration
pour satisfaire p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non les auditeurs d'cheu
mè, fallait entend' et vouère ! Eh ben, c'est fait.
(extrait d'OEM - Le mag' des radios libres - Florent Billard -
octobre 1980)