Ambiance des années
70-80-90, les années Radios libres en Normandie...
Les
"autres"
radios
haut-normandes...
d'avant !
Pages réalisées avec
le concours d'OEM le magazine des radios libres >
offshoreechos.fr -
les articles
sont classés chronologiquement
et non par stations
Désolé les amis ! L'affichage du site n'est
toujours pas adapté
aux
appareils mobiles
:- (
Mars 1984
LE HAVRE
Reportage extrait du
magazine OEM n° 51 :
RADIO FORCE 7
- 99 FM STEREO -
Voici aujourd'hui
quelques précisions sur RADIO FORCE 7. Remercions tout d'abord
François, le Président, pour son hospitalité et surtout de nous
avoir permis de nous exprimer sur cette antenne à propos de France
Radio Club et de notre magazine OEM.
RADIO FORCE 7
se dit "multicolore" et musicale "toutes les musiques", cependant on
peut aussi trouver de l'information, nationale et locale, tous les
matins dans "Cocorico", une émission présentée chaque jour à partir
de 7.00, et ceci par un animateur différent. Sur cette station, on
trouve aussi des débats, face à face, dans "rencontres", une
émission ou s'expriment des hommes politiques de la majorité ou de
l'opposition. Il n'existe donc pas de "tabous" sur cette antenne.
Cependant l'auditeur est respecté et les écarts de langage
sanctionnés. Les membres du bureau sont également très exigeants sur
la qualité du son.
RF7 se veut une radio de services, elle favorise l'expression
et les extérieurs. A cet effet un relais hertzien est installé du
centre ville aux studios, situés sur les hauteurs.
Ces studios sont actuellement en complète transformation, et le
matériel existant va être renforcé par une console 16 entrées. En
HF, un ampli de 600 Watts MDK 767, réglé à 550 W donne aux dipôles
situées sur un mât d'antenne de 18 m de haut, une puissance
apparente rayonnée de 1800 W. Un pylône d'environ 40 m de haut est
en préparation, afin d'améliorer la réception dans certains
quartiers du Havre. La station vit pour l'instant grâce aux
cotisations des 40 animateurs, aux cartes d'auditeurs et aux
animations extérieures. La station n'entretient pas de collaboration
avec la presse locale, d'ailleurs dans cette région assez réticente
vis-à-vis des radios locales. (NdE : Groupe Hersant)
Il faut signaler encore que Radio Force Sept dispose en plus
d'une vingtaine de collaborateurs, membres d'honneurs, dont
plusieurs techniciens qui ont à charge la maintenance du matériel,
ce dernier d'ailleurs appartient en propre à l'association.
Les temps forts du programme sont notamment les soirées du jeudi et
vendredi "Rien que pour vos oreilles" et "Ambiance" "Tribune 7" le
vendredi soir, un débat avec les auditeurs sur un évènement
d'actualité. Les émissions sportives du samedi et "Vagabondages", le
dimanche matin avec Christian (membre de FRC), qui propose de la
chanson française de qualité et aussi de bons vieux tubes des
sixties.
Contrairement
à ce qui a été annoncé dans un précédent OEM, il n'existe sur le
Havre que deux stations qui émettent de façon régulière, Radio
Cap de la Hève et Radio Force 7. Cependant, une station
émet depuis quelques mois à partir d'Octeville-sur-Mer (commune près
du Havre en direction d'Etretat). Il s'agit de Radio Fréquence
Verte, sur 95.3 FM. On peut également entendre de la musique, de
façon sporadique et sans aucune annonce, sur 103.5 FM. S'agit-il de
Radio Grand Large, annoncée pour Février ? Et enfin sur
102.9, RES, Radio Estuaire de la Seine, qui passe
difficilement...
< L'émetteur de Radio Force 7
Reportage effectué par Jacques Cousin et Florent Billard, pour OEM
en mars 1984
Enregistrements de Radio Force 7 à écouter sur la page
"Radios
disparues"
Texte extrait du Bulletin de liaison n° 24 / Septembre 1988
édité par le Comité Havrais de Recherche Historique - Les Amis du
Havre
AVANT DE
CONTINUER, QUELQUES COMMENTAIRES...
Quelle idée saugrenue : pourquoi y avait-il chez certains
animateurs de radios
libres cette volonté de recréer (ou de copier) sur la FM ce qui existait depuis des lustres sur les Grandes ondes, à savoir :
le bavardage non-stop, les sempiternels jeux, l'abus du téléphone... ?
Sur Radio Force 7, ce sont les débuts prometteurs de Laurent Ruquier,
grand passionné de radio
(tiens, ça tombe bien, nous aussi !)
Hélas, comme il l'avoue lui-même dans son livre "Radiographie"(Eds Cherche Midi
- 2014), la musique c'était pas son truc !
Il était
délibérément réfractaire au courant musical que nous autres radio-libristes
souhaitions bien au contraire, plutôt promouvoir sur la bande FM à l'opposé du blabla
envahissant dont nous gavaient les radios parisiennes depuis des
décennies.
Dommage.
Ndw : on peut noter que Radio Force 7, tout comme nos radios
musicales, n'a pas survécu. Elle non plus !
Sur ces photos (extraites de
son
livre "Radiographie" - Eds Cherche Midi
2014),
Laurent Ruquier sur Radio Force 7 (Le Havre) anime "Les Bonnes Têtes"
- déjà la forte influence de
RTL - avec le footballeur
Philippe Prieur et la chanteuse Chris Mayne (du groupe "Native"), puis avec Emile
Chapelle, un conteur cauchois.
Mars 1984
PAYS DE CAUX
CAUX MEDIA FM
CAUX MEDIA FM -
Une station de service, tournée vers les gens et vers la vie
associative, mais sans oublier la musique, et qui se trouve à une
dizaine de kilomètres de la ville du Havre, sur la commune de
Saint-Martin-du-Manoir :
En
1966, quelques amis bricolent une station Ondes Courtes qui émet
dans la bande des 49 m avec 50 Watts, son nom est Radio Memphis.
Les émissions ont lieu le samedi pendant quelques heures et couvrent
la ville du Havre. Plus tard, ils se retrouvent avec de l'animation
discothèque, et un jour, décident de lancer l'Association pour le
Développement des Techniques Audiovisuelles et de Communication dans
le pays de Caux, soit, Caux-Media 101.5.
Ainsi
depuis novembre 1982, Francis Honvault, président, assisté de
Dominique Brulé (Lic. F1) et de Alain Goniet animent une station qui
émet en direct tous les jours de 18.00 à 23.00, et le week-end de
9.00 le samedi, à 24.00 le dimanche, le reste du temps en 24/24 h
par bandes magnétiques. Environ 50 animateurs, tous bénévoles, avec
un tiers de femmes, se relaient sur Caux Média et diffusent
des musiques diverses, jazz, accordéon notamment. Mais Caux Média,
c'est aussi et surtout de nombreuses émissions en extérieur, grâce
au matériel de discothèque, à 2 magnétos Uher, à 2 valises complètes
de matériel et à un camion J 7 pour emmener le tout.
Le
matériel studio utilisé par la station est :
En BF : une console Montarbo mixage stéréo modifiée avec electro-start,
2 TD Technics, 2 platines K7 Akaï, pré-mixage micro, boîte d'effet.
En HF : pilote, codeur et ampli Media-Electronic de 200 W associé à
l'antenne (P.A.R. 450 W). En préparation, un pylône de 25 mètres
pour bientôt.
La station a obtenu un
avis
favorable de la commission consultative, pour une faible
puissance.
Les
responsables ont demandé 500 W de PAR. De même, des
subventions demandées aux collectivités locales sont en attente, car
les ressources de la station sont basées sur l'autofinancement et
les animations extérieures.
(extrait
d'OEM n° 51 - mars 1984)
Le 20 mai 1984, publication au Journal Officiel des
autorisations de radios locales de Seine-Maritime
(voir la copie du journal officiel plus bas)
2.06.1984
Pour info : la légalisation
de la publicité sur la bande FM
interviendra le mercredi 1er août 1984
(Journal Officiel du 20.05.1984 : ces autorisations ne concernent
que les radios locales de Seine-Maritime)
Question en 2020 : combien de ces stations subsistent
encore ? :-/
2.06.1984
Juillet 1984
(Source OEM 53 -
juillet 1984)
LE HAVRE
> RADIO CAP DE
LA HEVE
change de style.
Depuis le 14 avril 1984, elle devient "RCH 98 FM, une nouvelle
radio pour de nouvelles oreilles" sur 97,7 MHz. La nouvelle
formule souhaite se rapprocher du style des radios "offshore" (NdE
: Caroline ou Mi Amigo) !!! On notera la disparition des
émissions à thèmes sauf le lundi : journal sur le sport ; le mardi :
en alternance parole aux communes et... poésie... ; le vendredi :
soirée cinéma avec les salles UGC Gaumont du Havre.
La programmation musicale continue est assurée de minuit à 7.00 du
matin à l'aide de bandes magnétiques, renouvelée régulièrement, et
de 7.00 à minuit la programmation est "évolutive" avec un
canevas-type à respecter suivant l'heure de la journée.
Pour bientôt, est prévue une information câblée nationale et
internationale.
La publicité sous forme déguisée depuis juin 1983 est beaucoup plus
nette depuis le 3 avril 1984 !
Nouvel aménagement du studio :
- platines latérales à démarrage instantané
- console 16 entrées stéréo "Frunt"
- 1 micro AKG "en DJ"
- antenne 4 dipôles omnidirectionnels avec gain donnant 1,5 kW Philippe Lecointre au micro de RCH
QUELQUES NOUVELLES
RECUEILLIES DANS LE
JOURNAL OFFICIEL
concernant la
Radio en Seine-Maritime
> 30 janvier 1984 - Déclaration
à la préfecture de Seine Maritime : "NormandieFM"
Objet : promouvoir la radio FM en Normandie. Siège social :106 bis,
route de Neuchâtel, 76000 Rouen
> 31 janvier
1984 - Déclaration à la préfecture de Seine-Maritime :
"Rouen-Diffusion".
Objet : diffusion de programmes radiophoniques, régionaux, variétés
française à 99 %
Siège social : 15, rue du Lieu-de-Santé 76000 Rouen
>
1er
février 1984 -
Déclaration à la Sous-préfecture du Havre :
"Association des discothèques mobiles radios animateurs".
Objet : promouvoir, soutenir et favoriser les discothèques
mobiles du Havre et de sa région en agissant pour une meilleure
connaissance d'animation auprès de public en donnant des conseils
juridiques, techniques, fiscaux, SACEM aux amateurs.
Siège social : 9,rue Mallet-de-Graville 76600 Le Havre
>
1er
février 1984 - Déclaration à la préfecture
de Seine Maritime : "Radio 76-Le Trait". transfère son siège
social du 75, rue du
Maréchal Joffre 76580 Le Trait, au 24, rue Denis Papin 76580 Le
Trait.
> 27
février 1984 -
Déclaration à
la sous-préfecture du Havre : "Association de radiodiffusion pour
la promotion socioculturelle de Montivilliers et de sa région".
Objet : promouvoir l'expression culturelle et sociale de
Montivilliers et de sa région par le biais d'une radio locale
Radio Dominique FM Stéréo. Siège social : chez le président M.
Jean-Jacques Clément 65, rue du Nid d'Aigle 76290 Montivilliers
Par décision
du 6/04/84, la Haute Autorité a délivré
22
autorisations parues
au
Journal
Officiel en date du 20/05/84.
Il s'agit de :
PAYS DE CAUX >
Radio Fréquence Fraternité, une station religieuse située àla place de l'ancienne Radio Normandie à Louvetot, sur 101,6
avec 150 watts.
> Radio Solaris, à Yvetot, une station créée à l'origine par
une majorité de membres Haut-Normands de "France Radio Club", mais
qui ne compte plus actuellement qu'une poignée de ces mêmes membres,
et dont l'évolution devra se faire sur
88,6 avec
500 W.
> Radio Horizon, à Villers-Ecalles (près de Barentin) sur
89,9 avec 100 W.
DIEPPE
> Dieppe
Radio Animation avec Radio Fréquence
Libre, sur 98,4 avec 100 W.
> Radio Contact 76, sur 89
avec
500 W (malgré la présence d'un émetteur britannique sur
89,1
avec
120 kW). ????????????
> Radio Rivagesur
94,3 avec
100 W.
> Dieppe FM, station qui n'avait pas eu d'avis favorable, sur
100,6 avec 100 W.
FECAMP
> Radio Cumulus, sur 95,3
avec 40 W.
LE HAVRE
> Radio Cap de
la Hève, sur 92,5 avec 100 W.
> Radio Caux-Média, sur 89,6 avec 100 W.
> Radio Porte Océane, qui n'émet plus en ce moment
(!!), sur 101,1
avec 100 W.
> Radio Turbulence,
une station
para-service public, qui n'émet
pas non plus, sur 90,9
et 100 W.
ROUEN
> Radio Néon,
sur 97,5 avec
100 W.
> Radio Rouen, qui n'émet plus, sur 99,3 avec 100 W.
> Radio Arlequin, sur 94,8 avec 500 W.
> Votre Radio Locale, qui avait un avis favorable, mais
devait se regrouper avec Epsilon et
K-West, obtient seule 500
W sur 93,5.
> FM 90, sur 99,7 avec 100 W(à Grand-Quevilly,
station de la commune de Laurent Fabius).
Les regroupements sont ceux de :
> La Sentinelle (religieuse) et Radio Figue (arabe) ???,
(ROUEN) sur 101,3
avec 100 W.
> Radio
Austreberthe Cailly et FMR,
sur 90,6 avec 500 W.
> RVS (qui n'avait pas eu d'avis favorable) et Epsilon
(!), sur 91,1 avec 500 W.
> Enfin Radio Music et Radio Service Normandie (qui
n'émet plus), sur 89,3 avec 100 W.
Au total donc, 22 stations, avec au moins 5 de municipales. Il y a
en Seine-Maritime, et à Rouen surtout, quelques stations qui n'ont
pas déposé de dossier ou l'ont fait en retard (Radio Soleil,
Rouen Diffusion...). Les deux grandes oubliées de la
Haute-Autorité sont K-West FM et Radio 13. Si pour la
première, cette situation ne semble pas trop poser de problèmes,
pour la seconde, l'évolution se fait
avec quelque inquiétude.
Gageons que les dynamiques animateurs de Radio 13, dont nous
parlerons dans un prochain numéro
sauront trouver la solution
afin de poursuivre les émissions.
(Source OEM 53 -
juillet 1984)
Mercredi 1er août 1984 :
légalisation
discrète de la publicité
pour les radios FM.
( Quoique certaines
n'avaient pas attendu... )
13 octobre
1984
Décidément pour une poignée d'individus aigris,
la liberté
(très conditionnelle) accordée aux radios libres,
semble intolérable :
les premières menaces planent en Haute-Normandie
(sans omettre les incohérences de TDF et celles de la Haute autorité)
Depuis quelques mois, le visage de la
bande
FM
s'est modifié
sur la région havraise !!
Mises
à part, "Albatros" (103,50 MHz) des
Adventistes, et Radio Estuaire de Seine (102,9 MHz) non
autorisées, Force 7 et Radio Cap de la Have ont rejoint les fréquences prescrites peu après la décision de la Haute-Autorité.
D'autre part, Radio Turbulence et
Radio Porte Océane, qui
étaient muettes depuis de nombreux
mois émettent à nouveau. Pour la première, il s'agit avant tout de bandes enregistrées
de musique classique sur 90,9 MHz
stéréo, ainsi que pour la seconde.
Cependant, une reprise de
programmes normaux, est annoncée pour le 22 septembre. Pour RPO
bien sûr, la musique y est plus "branchée". Dès le premier
week-end, des flash d'info sont
proposés, ainsi que des
directs : Bol d'Or moto,
élection à la députation avec
Radio Chamalières ! Des concours sont prévus avec l'émission "Hollywood Chewing Gum" et le Président Rosko, des
animations
dans différents magasins de la ville.... Par rapport à la première RPO de
1981, on a vu les choses en grand, puisque les studios sont
dorénavant situés en centre
ville, avec un auditorium muni d'un piano, s'il vous plait ! L'antenne quant
à elle, très
sophistiquée, est située en
ville haute, sur le toit de
la villa d'un député RPR. A propos de cette station, ses
promoteurs l'annoncent comme
"commerciale", indépendante
politiquement ??, et laissant une grande liberté aux
animateurs... Elle fait une
distinction vis-à-vis des autres radios locales du Havre, par le professionnalisme de
ses animateurs. Bien sûr,
les 100 watts sont
certainement dépassés, et une campagne
d'affichage sur les murs de la ville "RPO le Son Show sur 101,1" bien
orchestrée.
Par
ailleurs, on ne peut passer sous silence
la mutation de RCH en "NRJ Le Havre - 92,5" - je vous en parle un
peu plus loin - ni le courage de Radio Force 7 qui a choisi de rester associative
face à RPO et NRJ !!!
Enfin,
vers la fin novembre, des annonces
suivantes sont faites dans la presse locale (Havre
Libre / Havre-Presse / Hersant) : "Vent de
force 103 prévu localement sur la bande FM", "Raz-de-marée sur la FM"... "Radio Grand Large"...
Affaire donc à suivre... Havas serait liée au projet.
Effectivement, des premiers tests ont lieu sur
103 MHz vers le 2 décembre... Les
préprogrammes sont annoncés pour
le 10
décembre et démarrent bien à cette date !
Les studios tout neufs sont situés
dans le quartier Thiers - centre ville - et le pylône
d'antenne en position
très élevée, derrière le dancing
"La Bohême" rue Félix Faure, sur les
hauteurs de la ville. On peut constater
que la plupart des antennes sont situées dans cette rue : Force 7, RPO et RGL
! Les promoteurs sont les mêmes que la première RPO : c'est-à-dire "Le Havre Presse", plus "Le Havre
Libre" et "Paris Normandie". D'après cette presse : "RGL se veut une radio de création et
non radio de constat. Une grande part de son activité
sera basée sur la créativité,
la mise en valeur de compétences individuelles et la découverte de
nouveaux talents. On parle souvent d'ère nouvelle en ce qui
concerne les radios locales, il est
indéniable que Radio Grand Large fait partie de cette nouvelle race de
radios basées sur l'approche
professionnelle de
l'information et de l'animation." Il s'agit d'une équipe de
permanents, aidée de nombreux
collaborateurs et correspondants
des journaux précités. Selon le slogan de la station "La musique,
notre passion, l'information,
notre métier", celle-ci est
effectivement très présente avec de nombreux flashes nationaux (par
câble semble-t-il et locaux.
La
direction et les animateurs proviennent pour la plupart du premier projet
"RPO 81" De plus, toute la presse havraise, ainsi que l'agence Havas locale sont associées
à l'entreprise. La campagne
d'affichage est importante. Le matériel studio perfectionné
d'après les photos parues dans cette même presse ! Cependant, il
n'empêche que cette station
est illégale, car non prévue dans les autorisations de la Haute Autorité. D'ailleurs trois
stations non dérogées ont dû
stopper leurs émissions :
Radio Albatros (103,8), Fréquence
Seine (98), ISA FM (90,6) ces derniers jours. D'autre part, RGL n'aurait
pas déposé de dossier de demande d'autorisation
pour son pylône d'au moins 40 mètres
!!!
Dernière minute :
- Parmi les stations autorisées, Radio Turbulence ne
propose depuis juillet 1984 que
des bandes magnétiques et attend une subvention de la mairie
de gauche, ainsi qu'un éventuel local
dans le centre culturel Niemeyer ! - Radio
Force 7, (94,7 FM Stéréo) poursuit sa
progression sous sa forme initiale (c'est-à-dire associative) en
installant un
second studio, et en déposant un dossier pour le
rehaussement du mât d'antenne. Il faut également
signaler l'exclusivité
pour la région, de l'émission
Kodak Rock, les imports Seven Up, etc.
"RADIO CAP DE LA HEVE => NRJ LE HAVRE"
Titre
paru il
y a quelques temps dans le magazine intitulé "Libre FM"
En fait, après entretien avec
le président de l'association qui régit la station
il y a eu lieu de rétablir certaines vérités.
En effet, NRJ avait
préalablement démarché, par courrier,
les stations de
la
région havraise, pour connaître lesquelles
aimeraient éventuellement obtenir "le label NRJ". La première intéressée
fut "Fréquence Verte" qui émettait depuis Octeville - sur la
route d'Etretat - sur 95,3
MHz (station non reconnue
par la Haute Autorité). Mais des contacts ayant déjà été pris entre
cette dernière et Radio Cap de la Hève, RCH fut retenue pour représenter le
"son NRJ " sur la région havraise, son audience
étant plus étendue !
Il fut
donc décidé de "mixer" les animateurs
des deux stations, d'abandonner le
studio et la fréquence 95,3 pour celle de 92,5 MHz (ex RCH) désormais "NRJ le Havre" ! Le style est celui
de la station mère - musical à
plus de 80 % - c'est-à-dire radicalement contraire à
celui de RCH à ses débuts ! De même les émissions à thèmes ont disparu. A l'inverse de ce qui se dit
couramment, les stations n'ont
pas été achetées par NRJ Paris, mais au contraire, elles versent une redevance à cette dernière qui assurent la maintenance du
matériel, la formation des
animateurs, l'approvisionnement
en affiches, autocollants, T-shirts, etc. D'autre part, le matériel
reste la propriété de
l'association et n'est pas non plus "offert" par NRJ ! Pas de
problème non plus avec la Haute
Autorité puisque
l'association reste la même, seul le nom de la station change.
Dernières nouvelles :
le studio, style DJ est dorénavant situé en centre ville et l'antenne, à l'instar de la plupart des stations havraises, placée
sur les hauteurs de la ville. Parallèlement à l'association, une SARL a été constituée le 23.12.1984 :
RTH (Radio Télévision Havraise) Les principaux sociétaires sont :
Philippe Lecointre, Jean-Luc David, Serge Voisin... Cette société a
nommé un directeur de station : Marc Cherret. Ce dernier à, entre
autres, la mission de veiller à ce que la station garde le style NRJ.
MAROMME
Radio Arlequin
La
naissance officielle de Radio Arlequin remonte au 3.01.1982. Mais en
fait c'est en
mai 1977 (?) que jaillirent les premiers balbutiements de
la station. Des essais d'émission furent réalisés pendant plusieurs
jours grâce à du matériel bricolé. La faiblesse des moyens et
l'interdiction d'émettre ne facilitèrent pas une continuation de ce
projet. Mais ce n'était que partie remise. Et c'est en octobre 1981 sur
103 MHz que l'on pouvait entendre une nouvelle radio. Baptisée d'abord
"Radio Caroline"
(original, non ?), puis "Radio Arc-en-ciel", le nom de Radio Arlequin fut
retenu, car il évoquait à la fois la gaîté et la mosaïque de programmes
variés qui font la richesse de la station. Pendant six mois, c'est à
partir d'un F3 à Maromme, près de Rouen, que Radio Arlequin émettait de
7.00 à 24.00. En mars 1982, de nouveaux studios professionnels furent
équipés dans un local situé sur les hauteurs de Rouen. La zone d'écoute
s'élargit et le nombre d'auditeurs s'accrut tel que Radio Arlequin est
considéré comme une des meilleures radios de l'agglomération rouennaise. Sous l'impulsion de Jean-Philippe Olivieri et de Jean-Luc Cousineau,
Radio Arlequin poursuit le double objectif d'informer et de distraire.
Distraire par la musique diffusée sur les ondes, avec maintenant les
programmes tels que "Chewing-Gum Music", "Le Pastis-Martial Show"
et depuis peu "Appareil Photo Rock". Informer grâce aux journaux
d'information quotidiens à 19.00 et avec en plus "Kaleidoscope",
le magazine des décideurs, un mensuel diffusé à 3 000 exemplaires
uniquement par abonnement.
C'est en 1981 qu'un journaliste du Havre Presse prend le
taureau par les cornes avec l'aide du conseiller régional RPR,
Antoine Rufenacht. C'est ainsi qu'est créé Radio Porte Océane
(RPO sur 100 MHz). Une FM très professionnelle à laquelle collabore
la presse havraise.
En 1982, quatre jeunes se lancent eux aussi dans l'aventure en
créant Radio Cap de la Hève (RCH 97.7). Très musicale lors de
sa création en mai. Elle instaure des émissions à thèmes dès
septembre.
Entre-temps, le 7 juillet 82, une autre équipe crée Radio Force 7
(99) avec une grille musicale à 100 % pendant une semaine puis dès
la seconde semaine des émissions thématiques.
Deux radios associatives faces à une FM professionnelle. On croyait
que tout en resterait là quand le 20 novembre, la municipalité lance
sa radio Radio Turbulence sous l'égide de Jackie Lemonnier
qui se veut "une radio locale de service public". Cette radio
n'émettra qu'une semaine sur 102.5 MHz.
Quelques semaines plus tard, c'est RPO qui cesse ses
émissions juste après les élections. Une question se pose alors :
"RPO, un moyen de propagande pour Antoine Rufenacht ?". Il est
sûr qu'elle lui a servi à se faire réélire, et fin 82, alors qu'il
n'en a plus besoin, il cesse les subventions à RPO.
Pendant un an, RCH et RF7 les radios de Philippe
Lecointre et François Poupon se partagent l'auditoriat FM du Havre
avec Radio Eva (97) à Honfleur et Radio Solaris (101)
à Yvetot. Oui mais elles devront aussi se partager une fréquence.
Telle est la décision de la Haute Autorité. On réagit, émissions
communes, démarches communes et l'on obtient gain de cause. RF7
et RCH ne seront pas mariés.
En juillet 1983, Serge Voisin se lance également avec la création de
Radio Fréquence Verte (95.3) à Octeville. Elle n'émet que le
week-end. Puis en septembre, l'envie de grandir fait que RFV
a une grille variée, tantôt intéressante de 6.00 à 24.00 puis de
6.00 à 3.00. La Haute Autorité lui refusant une dérogation, elle
cesse d'émettre en mai 1984.
Tout redevient normal jusqu'en juillet où RPO réémet sur la
fréquence attribuée de 101.1. M. Rufenacht est toujours de mèche
avec RPO, mais cette fois c'est la SODIRAD, l'actionnaire de
la société commerciale RPO que dirige Marc Von Gelder (déjà
responsable d'autres FM en France). Turbulence elle aussi
réémet sur la fréquence dérogée 90.90 avec bandes de musique
classique et jingles. Juillet c'est aussi Radio Estuaire de Seine
(102.9) qui conquiert de plus en plus de jeunes. Beau présage pour
cette radio née en mai 1984.
Dès Septembre, RPO émet avec une grille variée, généraliste,
tandis que Turbulence annonce une grille prochaine.
Ce même mois, RFV devient avec RCH, NRJ Le Havre.
Déjà depuis juillet RFV réémettait sur 95.9 sous le nom de
NRJ. Elle avait répondu favorablement à l'offre de NRJ Paris.
Coup dur pour la leader havraise RCH qui prend contact avec
RFV et NRJ Paris. Cette dernière choisira RCH
pour représenter son produit au Havre.
En octobre naît ISA FM (90.6) non autorisée, de l'initiative
d'Antoine Rousselin ancien de RES. Cette associative ne
diffusant que des bandes, signe un accord de collaboration avec
RPO. Ce même mois, Willy Talbot alors Directeur du cinéma
Concorde crée Fréquence Seine (98) avec des locaux (très
petits) situés dans ce même cinéma.
En novembre, Turbulence cesse les bandes et continue à
"émettre une porteuse".
En décembre, ISA FM se décale sur 97.4 car elle brouille
Radio Venise Normande (90.4) à Pont-Audemer et la récente
Réso'nance installée sur 90.6 à Bolbec depuis octobre. C'est ce
mois-ci que le Groupe Hersant contacte les radios havraises et
propose une somme d'argent à celle qui voudrait passer sous son
contrôle. Aucune n'accepte, Hersant crée donc en totale illégalité
Radio Grand Large - RGL (103) avec à sa tête Jean-Pierre
Boulais (!). RFV et RCH mixent les équipes et gardent les
meilleurs. Ainsi naît NRJ le Havre en octobre après un mois
d'expérience sous le nom de "Le stéréo Tonique" sur 92.5 et 95.9
MHz.
RGL va faire mal. Tout d'abord elle s'installe sans prévenir
sur 103 FM, et oblige RES à se décaler sur 102.6 puis sur
102.4. D'autres part, à cause de sa puissance, RGL brouille
Radio Falaises Etretat, installée sur 103 MHz à Etretat.
RGL refusant de changer de fréquence, RFE se décale sur
100 MHz.
En Février, ISA FM lance sa
grille programme très axée sur le musique jazzy et californienne
avec des émissions communes avec RPO dans le cadre de leur
collaboration.
Le même mois, RES émet 24/24 dans le style "music and
news" et agrandit ses studios situés dorénavant quartier
Saint-François. La radio de Francis Loisel voit grand.
En avril, coup de théâtre sur 97.4 FM. C'est le divorce entre RPO
et ISA. A. Rousselin a senti que RPO avait une autre
idée dans la tête que la collaboration : la récupération de la radio
à son compte. RPO aurait déjà 49 % du capital d'Arlequin
à Rouen.
Toujours en 1985, en mai c'est Fréquence Seine qui quitte les
ondes et les 98 Mhz après des désaccords au sein d'une radio sans
grande vocation. Radio Estuaire Seine quant à elle passe en
stéréo tandis que Radio Albatros émet de la poésie et du
classique 24/24. sur les ondes havraises sur 103.8 depuis juillet
1984. NRJ quant à elle, par le biais de la Société RTH regroupant
les responsables de RFV et RCH élabore un projet d'une
radio généraliste (style RGL) pour la fréquence 90.9 Les anciens
studios de RFV sont aménagés pour les émissions thématiques.
Quant aux émissions musicales, elles se feront dans les studios d'NRJ.
En juillet 1985, RPO se fait racheter par Hersant. Ayant mal
vu la percée de RGL, RPO n'a pas tenu le coup.
Aujourd'hui elle fait du music and news. Force 7 a
aussi changé. Depuis l'année 1984, elle collaborait avec RVS
Rouen. Avec les grosses radios, on sait toujours comment ça se
termine et RVS s'implante au Havre sur 94.7. RF7 est
devenue RVS, un an après son changement de fréquence.
Toujours en juillet 85, RES se fait cambrioler 15 jours après
le passage de TDF au Havre.
Le 22 juillet, effectivement TDF passe au Havre et distribue les
interdictions d'émettre à RES, ISA FM, RGL et
Albatros, les radios illégales. ISA FM pour laquelle
le sondage de juin a sonné le glas a tout de suite cessé d'émettre.
De même RES qui quelques jours auparavant a eu des ennuis
avec RVS car RVS est sur 102 et RES 102.4. Bien
des havrais confondaient les deux au profit de RES. RGL
(radio "hersanisée") et Albatros n'ont pas tenu compte de ces
interdictions.
Enfin depuis trois ans CauxMedia FM émettait sagement.
Associative depuis le début, elle émet sur 89.6 sur Le Havre, Caen
et Cherbourg. La grille est faite de beaucoup de bandes
enregistrées. La station préfère une émission bien préparée suivie
de bandes plutôt qu'une suite d'émissions dépourvues d'intérêt.
Sa rivale apparue en juillet 1984 à Epouville n'est autre que
Radio Vallée de la Lézarde - RVL. Station non autorisée avec un
avis favorable. Elle émettait sur 104 MHz jusqu'au 22 juillet 1985
où TDF lui a interdit d'émettre. Ce qui fut exécuté. RVL
n'émettait plus et l'équipe continuait d'agir sur les ondes en ayant
créé la petite radio locale en 102.5 Mhz en attendant que RVL
soit dérogée. Cette radio est une associative locale et elle tient à
le rester. Aujourd'hui c'est à nouveau RVL sur 105 MHz.
Thierry
Braquehais - OEM Le Havre
FECAMP INFOS A FIN 1985
A Fécamp en 1985, la F.M., il n'y a pas de quoi en faire un plat.
Depuis 1982, Radio Cumulus fait de son mieux pour animer la
ville. Le passage des 104 MHz aux 95.3 n'a rien changé. Après déjà
deux restructurations, Cumulus nous en annonce une troisième
pour cette fin d'année. Rien à faire, la programmation de Cumulus
n'accroche pas. Non pas auprès des auditeurs (entre 25 et 50 ans),
mais au niveau des animateurs.
On aurait pu croire à du renouvellement en 1983, lorsqu'est lancée
Radio Cap Fagnier. Elle était disons plus branchée sur une
musique jeune et variée. Mais celle-ci n'existe plus, la Haute
Autorité et TDF s'étant fâchés.
Alors il restait aux jeunes de retrouver la bonne vieille compagne
régionale depuis 1981, Radio Solaris (Yvetot). Seulement, là
encore il y a un problème. En centre ville, on ne la reçoit pas. Il
en sera de même en septembre 1984, au moment du lancement de NRJ
Le Havre. Oui, mais NRJ a trouvé un stratagème en créant
à Fécamp une association qui disposerait d'un émetteur pour diffuser
NRJ à Fécamp sur 90 MHz. Puis des accords sont intervenus
avec TDF. Ce dernier accordait à NRJ le droit de disposer
d'un émetteur à Fécamp si la puissance de NRJ Dieppe (88.9)
était abaissée. Ceci fut fait. Or il s'agissait d'NRJ.
Solaris sans aucun doute se ferait taper sur les doigts s'il en
faisait de même. Après cela on vient vous annoncer que la bande FM a
été libérée ! Où ? Quand ? Comment? N'était-ce pas de la poudre aux
yeux. Aujourd'hui on s'efforce d'éliminer ceux qui déplaisent. Ce
fût le cas à Fécamp et le responsable des 95.3 qui a bien du mal à
faire avancer Cumulus, est bien d'accord avec moi sur ce point. Il
n'empêche qu'après NRJ, la Ville de Fécamp s'apprête elle aussi à lancer sa radio. Avant fin 85, dit-on à la mairie. Une
nouvelle radio à Fécamp, Cumulus en pleine restructuration,
l'ADRF par NRJ leader, cela promet pour la fin de l'année.
Christine Piednoël - OEM Fécamp
cf
sur le site de Radio Solaris, les
pages 17 et 18
consacrées partiellement à Radio Cumulus / Solaris
Fécamp
ROUEN
INFOS A FIN 1985
La FM Normande n'a pas
fini de nous en faire voir. La FM havraise est encore en plein
chambardement, que celle de Rouen se réveille de nouveau.
Ainsi alors qu'au HAVRE l'ex "FORCE 7" devient RVS Le
Havre, que RPO est rachetée par Philippe Hersant qui
devient l'actionnaire majoritaire de la Société, que la Haute
Autorité obtient de RES et ISA FM (non-autorisées) de
cesser d'émettre que RES se fait cambrioler, qu'NRJ
prévoit le lancement en 90.9 FM d'une nouvelle FM à thèmes, les
radios rouennaises refont parler d'elles.
Des gens de Radio Figue (100.7) mécontents s'en vont et
montent sur 100.1 FM stéréo Radio Espoir, une station pour
les immigrés. Rappelons que Figue est déjà une radio beur.
Toutes deux sont d'ailleurs non dérogées.
De même FM 90 (99.7) devient Oxygène et jusqu'en
septembre n'émettait qu'avec des bandes. Depuis, une grille est en
place et fait tourner cette radio qui a toutes les faveurs du
Premier adjoint au maire de Grand-Quevilly, Laurent Fabius.
Rouen Diffusion (99.3) quant à elle réémet depuis mai 1985 avec
un émetteur rendant un son pas très correct. De plus, se profile à
l'horizon deux projets de radio, "Effigie" et "Jeanne
d'Arc" !!
K-West quant à elle, a terminé sa carrière. La station
d'Alexandre Guéry espérait un succès avec le rapprochement du groupe
Hersant: ce fut un échec. La radio non autorisée, aux finances
délicates n'émet donc plus.
Par contre Rouen Solidarité (100 MHz) succède à Radio
Chouette interdite en novembre 1984. Elle regroupe des
associations de droite et d'extrême droite. Le ton politique est
présent sur les ondes. A noter que RS a soutenu Jean-Marie Le
Pen.
Alors que Music (89.3), Neon (97.5) et FMR
(90.6) ont un public grandissant, naissent Cristal (98.8) non
autorisée s'adressant aux plus de 31 ans avec 100 % de musique
française et rétro et ARN 88.7 (Association de Radio
Diffusion Normande) non autorisée également aux programmes des plus
divers et souvent intéressants.
La Sentinelle (101.3) s'adresse toujours aux adventistes
Rouennais.
Quant à RVS, Arlequin et VRL (les trois leaders
de la FM à Rouen), elles n'ont toujours pas rejoint leurs fréquences
attribuées 91.7 ; 94.8 ; 93.5. Elles sont toujours sur 102, 103 et
104 prêtent à ne pas bouger.
Comme on le voit, on n'a pas fini de parler des FM normandes,
qu'elles soient du Havre ou de Rouen.
Depuis la
dernière fois, les choses ont évoluées sur la Bande FM Havraise.
Comme dans la plupart des grandes agglomérations, la fréquence
modulée n'est pas statique.
Ainsi depuis septembre
1985, une nouvelle station est née, "Nostalgie" sur 91 FM
Stéréo. Cette station a vu le jour suite à l'initiative de la
société RTH (Radio Télévision Havraise) regroupant les anciens
responsables de Radio Cap de la Hève et la feue Radio
Fréquence Verte qui avaient déjà uni leurs efforts pour créer
NRJ (92.5).
A l'équipe de RTH,
s'est joint le directeur du cinéma "Colisée", ancien responsable de
feue ISA FM (97.4) lequel par suite de mauvais résultats dens
les sondages, et d'une interdiction d'émettre délivrée le 22/07/85,
a stoppé ses émissions.
Ceci a permis à RTH
d'installer les studios de Nostalgie dans les locaux d'ISA
FM au lieu des anciens studios de Radio Fréquence Verte
(situés trop en dehors de la ville). RTH n'a pas reçu en septembre,
de la Haute Autorité, une dérogation pour les 95.3 ancienne
fréquence de RFV. Ella a donc racheté, ou plutôt franchisé la
radio municipale Turbulence qui n' émettait pas. Restait à
monter la future radio havraise qui serait orientée vers les 35-60
ans, ceux que NRJ (l'autre radio de RTH) ne touche pas.
Radio Nostalgie, la célèbre station Lyonnaise (sur 93) cherchait
à développer son réseau déjà bien en place dans le sud de la France
avec des antennes à Montpellier et Marseille, à l'Est avec des
stations à Nancy, Strasbourg. Enfin... Le Havre.
Dans la proche
banlieue du Havre, Caux-Média FM améliore ses programmes en
ayant quelque peu modifier sa grille. Une équipe renforcée évite
trop de bandes enregistrées et permet des émissions de qualité pour
cette radio associative avec publicité.
La petite dernière
s'améliore de jours en jours. LPRL (La Petite Radio Locale)
sur 105 MHz, situé à Epouville dans la vallée de la Lézarde, elle
sait fidéliser son auditoire local par une approche locale des
problèmes de tous les jours à Epouville.
Source : Thierry BRAQUEHAIS - OEM 60
DIEPPE - situation en
juin 1986
Le milieu FM de la ville
est ici, comme ailleurs, mouvant. Ici aussi, on constate les mêmes
phénomènes que sur la FM en général. D'autant qu' ici, on connait
aussi les réseaux.
En 1984, à Dieppe émettaient 4 radios, et l'on recevait également 2
stations régionales : Solaris (99 à Yvetot) et RVS 102
à Rouen). Les radios émettant en 1984-1985 étaient Dieppe FM
(100.60) ; Rivage 94.30) ; Fréquence Libre (98.40) et
Contact (88.90). Cette dernière s'est, pour voir l'avenir
d'un autre œil, franchisée en NRJ Dieppe. Son directeur
Christian Compiègne a en effet réussi è convaincre Marc Charret le
directeur régional d'NRJ, d'implanter NRJ dans une ville
comme Dieppe. Pour le lancement, grosse campagne publicitaire dans
la presse Dieppoise, soirée dans une discothèque renommée de la
région avec les trois NRJ de Normandie (la 4ème est née
fin 1985 à Rouen). Mais aujourd'hui, NRJ a du mal à percer.
L'échec de Rivage et l'arrêt de ses émissions, a permis à
NRJ d'empocher la seconde place, c'est tout ! DFM
caracole toujours en tête. En effet, la station de JC Cardonna, a su
dès sa création en 1982, imposer son style "music & news". A
savoir beaucoup de musique et une info en appoint. Chaque été,
DFM organise aussi une tournée avec podium : Au programme, jeux
et variétés. Par contre, la radio de F. Fournot, Radio Rivage,
qui se voulait culturelle vient de cesser ses émissions. Ce n'est
pas tellement è cause de son style culturel mais plutôt à cause d'un
projet de TV (TV IMAGE) avec le casino de Dieppe. Un projet
ambitieux et trop coûteux ! De son côté, la radio de B. Butel ne se
porte pas trop mal. RFL est depuis le début associative, et
les sondages, taux de pénétration ne sont pas pour elle. RFL
touche pratiquement tous les publics par une grille variée. Enfin
RVS est assez écoutée sur Dieppe et sa banlieue étant dans le
même style que DFM. Quant à Solaris, on l'écoute
surtout dans la région Dieppoise.
ROUEN - situation en
juin 1986
Rouen où la situation
semblait s'être calmée depuis quelques mois, n'a pas manqué à la
tradition, en faisant parler d'elle à nouveau. Les leaders qui
refusaient de changer leurs fréquences (cf déc. 1985), ont préféré
vendre leur fréquence dérogée. Ainsi, Radio Arlequin (103) a
vendu sa fréquence dérogée, 94.8, à NRJ. Celle-ci vient donc
de démarrer. D'autre part, VRL a cessé ses émissions sur 104
MHz pour rejoindre les 93.5 attribués une fois rachetée par le
journal gratuit de petites annonces, l'HEBDO 76, sous le nom de
Radio Service. Pour RVS, la leader incontestée, pas
question de quitter les 102, pour rejoindre les 91.1 autorisés. Et
pour le moment, on ne parle pas de vendre la fréquence attribuée.
Quant aux autres radios, elles continuent leur petit bonhomme de
chemin. Je vous les rappelle : FMR (90,6); Music
(89.3); Neon (97.5); Oxygène 99.7) ; Rouen
Diffusion (99.3); La Sentinelle (101.3) et les stations
non autorisées ARN (88.7); Cristal (98.8); Radio
Espoir (100.1); Radio Figue (100.7). A noter que
Espoir est née d'une scission au sein de l'équipe de Figue.
Figue qui émet sur 100, 7 car elle a été mariée a la radio
religieuse "La Sentinelle" sur 101.3, alors qu'elle est une
radio des immigrés.
ETRETAT - juin 1986 -
RADIO FALAISES ETRETAT
Faisons un petit tour parmi
quelques stations de la région. Commençons par une radio qui a connu
une succession d'évènements : Radio Falaises Etretat (89.8).
Aujourd'hui, il s'agit dune station de professionnels sous
l'impulsion de son nouveau président Pierre Chabert. Mais avant,
quelle pagaille !
En 1983, un DJ lance de chez lui Radio Etretat sur 103 MHz.
Très vite rejoint par des amis, cela devient une association,
Radio Falaises Etretat avec des studios dans le musée de la
ville. Puis des luttes internes font que la radio perd la moitié de
ses animateurs. Une période s'écoule puis le DJ d'une récente
discothèque de la ville, ancien animateur de RVS à Rouen,
fait de la radio sur RFE. Il donne à la station et à son
directeur Pascal Joly, un nouveau souffle. On recrute, on forme et
on prend le statut associatif avec publicité. Très vite reviennent
les ennuis, avec l'arrivée au Havre de la radio d'Hersant, RGL
avec une forte puissance s'installant sur 103 la fréquence de RFE.
Celle-ci se décale alors sur 100.1 puis sur 100.3 où elle est moins
audible. A nouveau des luttes internes aboutissent au rejet de
Pascal Joly. Le DJ s'en retourne quant à lui à RVS... Le Havre
(94.7). Pendant des semaines, RFE va galéré en mono puis
l'arrivée à sa tête de Pierre Chabert va faire de RFE, une
vraie radio locale commerciale. Il équipe la radio d'un véritable
émetteur de 500 Watts, d'un matériel de pros et la radio voit entrer
l'argent de la pub et des subventions du département. RFE sur
89.8 a les moyens et les gens pour être un bon média. Les
gâchera-t-elle ?
BOLBEC -
juin 1986 - RADIO RESO'NANCE
S'il en est une autre qui
méritait que l'on en parle, c'est bien RESO'NANCE 90.6. Si
ses débuts furent laborieux en octobre 1984, elle a pris la bonne
voie depuis 1985. RESO'NANCE, c'est une associative avec
publicité qui émet de Bolbec sur toute la vallée du commerce, la
baie de Seine et une partie du Havre. Une station dirigée de main de
maître par son président Francis Delafosse, et animée par toute une
équipe de bénévoles passionnés et sérieux. Une grille variée permet
de toucher un public large. Enfin la radio est toujours présente sur
les manifestations de sa zone d'écoute et même plus loin puisqu'elle
supporte l'équipe du Havre Athletic Club, elle participa à l'Expo'Foot'86.
Un bilan positif en 1986 pour cette radio née en octobre 1984. Un
nuage dans le ciel, elle n'est pas dérogée!
ndw : n'oubliez pas
notre chapitre consacré à "RESO'NANCE
PAYS DE CAUX"
depuis le village d'Autretot
TéLéS PIRATES à Rouen
A Rouen, Jean Philippe, le responsable de VRL (devenue
aujourd'hui Radio Service sur 93.5 suite à son rachat par "76
Hebdo", journal d'annonces gratuites), doit donner le franc symbolique à TDF et récupère son
matériel TV saisi après la décision du tribunal de Grande Instance
saisi d'une plainte de TDF pour émissions illégales. RVS en a
fait autant sans être poursuivie
(Etonnant, non ?). Jean-Philippe fut défendu par
Jean-Louis Bessis (avocat-responsable de CANAL 5 à Paris) qui
démontra à la Cour que la loi de 1982 ne prévoyait rien contre les
TV pirates.
Source :
Thierry BRAQUEHAIS - OEM 61
>30
septembre 1986
La
stupide loi "Léotard"(n°
86-1067)autorise
en France la constitution de réseaux nationaux sur la bande
FM aux dépens des radios locales qui ont "accepté de céder" leurs
fréquences pour
relayer les stations parisiennes RTL, NRJ,
Skyrock, Nostalgie, Fun... Le
début de la fin des radios locales associatives.
> Pas de
grands bouleversements sur la FM rouennaise. Rien de bien
extraordinaire sauf la mise en place du réseau Nostalgie 89,5
MHz (à la place de Radio Music). Parmi les stations
disparues, on notera la fin de VRL (fin 1985), Rouen
Solidarité devenue Renaissance FM, aujourd'hui inaudible,
Music et Radio Vision Arc-en-Ciel ! Côté "bébés FM",
l'arrivée du réseau de l'OIP
(qu'est-ce?) déjà bien
implanté en provence (Radio Service), NRJ,
Nostalgie et la décentralisée Radio France Normandie Rouen.
On attend enfin les arrivées prochaines de RFM et de Hit
FM qui compte arroser la capitale normande depuis Honfleur avec
pas moins de... 60 kW dirigés vers Rouen.
Ce qui donne à
Rouen sur le cadran des récepteurs à la date du 31 octobre 1986 :
- Association Radiodiffusion Normande 88,3 Sotteville-les-Rouen
(musique classique, chansons françaises, émissions à thèmes)
- Nostalgie Rouen 89,5 Oissel
- FMR 90,6 Mont-Saint-Aignan, à l'inverse du "easy listening",
sinon toutes les musiques
- France Musique* 92 (station publique parisienne)
- Radio Service 93,5 Rouen (à la place de VRL)
- France Culture* 94 (station publique parisienne)
- NRJ 94,8 reprise de la fréquence de R° Arlequin
- RTV 95,3 station à Val-de-Reuil (Eure)
- Horizon FM 89,9 station à Villers-Ecalles près de Barentin)
- Skyrock 96,1 station parisienne
- France Inter* 96,5 (station publique parisienne)
- Radio Néon 97,5 à Petit-Couronne
- Kiss FM 98,2 station parisienne
- Rouen Diffusion Radio 99,3 à Bihorel - variétés françaises
(concurrencée par Nostalgie !)
- Gouy Radio Commune 99
- Radio Solaris 99 Yvetot (reçue sur les hauteurs de Rouen -
réception sporadique dans le centre de Rouen) musique,
sketches et libre antenne
- Radio Oxygène 99,7 Grand-Quevilly (ex FM 90)
- Radio France Normandie* Rouen 100,1 publique
- Radio Figue 100,7 Rouen-Saint-Gervais, radio beur
- La Sentinelle 101,3 radio adventiste de Rouen r. Ste Croix des
Pelletiers
- Fréquence Fraternité 101,6 radio religieuse depuis Louvetot (reçue
très faiblement sur les hauteurs de Rouen)
- RVS 102 Rouen (studios) et Belbeuf (émetteur Rouen), music & news
- Radio Vallée d'Oise 103,4 Cergy-Pontoise reçue épisodiquement
- MVBS 103,7 Mantes-la-Jolie
- Europe 1 104,7
- Radio Show 107,5 Paris
* Pour ce qui concerne les radios publiques, seuls les émetteurs de
Grand Couronne les Essarts ont été listés.
Les "doublons" reçus à
Rouen ne sont pas notés.
Source : OEM
Juillet-août 1987
Le Havre
EXTRAIT DU
SITE "100 ANS DE RADIO"
A PROPOS DE
MOUETTE FM
>
"Mouette FM apparait sur les ondes du Havre le 9 juillet
(mai plutôt ?) 1987 à 14h sur
le 97,7 Mhz. Dès le début, la station retransmet partiellement puis
totalement le programme de Solaris, la station implantée à Yvetot qui
bénéficie ainsi d'une audience sur un bassin de population bien
supérieur à celui d'Yvetot. L'autorité de régulation ne procédant à
aucun appel à candidature sur la Normandie, de nombreuses stations non
autorisées s'implantent. Les plus puissantes constituent en sous-main
des réseaux en créant artificiellement des stations locales juridiquement
autonomes mais servant uniquement de relais à une station mère. Il
semblerait que ce fut le cas de Mouette FM. Mais les ennuis financiers de
Solaris en 1988, mettront fin prématurément à cette expérience
havraise".
Extrait du numéro 67 d'Offshore Echos Magazine (le journal des radios
libres) édité en août 1987 :
NEWS-FM (Le Havre) - Les essais sur 95 MHz entendus durant
quelques jours ne provenaient pas de Cool-FM mais de MOUETTE-FM dont les
véritables programmes ont débuté le samedi 9.05.1987 dès 14.00 sur 97,7
MHz. Il s'agit de décrochages horaires du réseau Solaris (tête à Yvetot)
par l'antenne du Havre. Solaris-Le Havre commençait à grignoter
l'auditoire havrais à en juger par les réactions de la rue ! Le nom de
Solaris revenant souvent. Etonnant quand on sait que beaucoup de ces
auditeurs écoutaient... NRJ ??!! L'arrivée de MOUETTE-FM ne va-t-elle
pas déconcerter certains d'entre eux ? Wait and see. Enfin le son est
actuellement reçu en mono sur 97,7 lors des programmes de MOUETTE-FM.
(Th. Braquehais OEM/Le Havre - Mai 1987)
Septembre 1987
RVS, station rouennaise étend son réseau
et débarque à Fécamp sur 95,3 MHz
L'ancienne Radio Cumulus "vendue" à RVS !
Faute de
trésorerie suffisante, le loyer de l’appartement à Fécamp où loge l'ancienne
Radio Cumulus devenu relais de la station cauchoise Radio Solaris,
ne peut être réglé par cette dernière comme l'imposent les termes du contrat
de partenariat liant les deux stations. La sanction est immédiate
avec la suppression pure et simple du relais Solaris-Fécamp par la
direction de Cumulus.
Sans plus attendre, la
fréquence vacante est offerte à la station rouennaise RVS qui
recherchait une ouverture sur la ville de Fécamp. La radio
rouennaise à cet instant au sommet de sa gloire va bénéficier du
faux pas de sa rivale Radio Solaris.
(cf les détails de
cette "rocambolesque affaire" dans les
pages
17
et
18)
du site.
1991
RVS - SUCCESS STORY
Article tiré du
magazine "Les Infos du Grand Rouen" paru en 1991, avec un dossier
consacré aux radios libres rouennaises.
(Voir l'intégralité
du dossier au paragraphe "1991, dix ans après" en dessous, juste
après)
De "Radio Vallée de
Seine" à "la Radio Active", en passant par "la Station Service",
l'aventure de RVS prend les allures d'une success story unique en
France. La plus vieille des radios-libres rouennaises, née en juin 81,
un mois après l'élection présidentielle, n'a jamais cessé depuis de
prospérer. Musicale, commerciale et professionnelle dès l'origine, la
petite radio rouennaise est aujourd'hui la plus grosse radio régionale
de France. Elle a éliminé la concurrence, repoussé les assauts de
l'extérieur et taille maintenant sur son terrain des croupières aux
grandes périphériques nationales. C'est la saga d'une radio star...
Un
mois à peine après la naissance de la radio, le 14 juin 1981, Eric
Hauville, son président, annonçait dejà la couleur : un style jeune et
la rigueur professionnelle, une priorité à la musique, sans négliger
l'information locale, l'indépendance financière par la publicité, et de
gros appétits, mais "la seule sélection doit se faire à l'audience et à
la qualité".
Dix ans après, le discours d'Eric Hauville n'a pas bougé d'un pouce :
"C'est notre philosophie des l'origine, RVS est une radio commerciale."
Entre temps la station est devenue le premier réseau FM indépendant de
France pour son audience. RVS, c'est aujourd'hui 206 000 auditeurs
quotidiens (selon
Médiamétrie, de janvier à décembre 1990), une
couverture complète du Calvados, de l'Eure et de la
Seine-Maritime, et partielle des
Yvelines et de l'Eure-et-Loir. RVS, c'est neuf points d'émission,
soixante salariés dont quarante-quatre à Rouen.
Une
pro débutante
Mais
surtout, c'est la première FM de Haute-Normandie/Calvados en audience
cumulée, encore loin derrière RTL, mais talonnant déjà Europe 1. Sur sa
zone, elle fait maintenant pratiquement jeu égal avec RTL, la première
radio de France, en part d'audience sur les 15-49 ans. Ce n'est plus un
succès, mais un triomphe. Le cas est unique en France, RVS avait
pourtant commencé toute petite...
Le 14
juin 1981, c'était le premier jour d'émission. Mais depuis trois ans
déjà, les quatre fondateurs faisaient de la "radio muette", dans un
petit studio d'enregistrement du chemin de Clères à Bois-Guillaume.
"Notre projet est né dans la mouvance des premières radios-pirates,
raconte Eric Hauville, dans la mouvance de Radio Caroline(1), qui émettait
depuis un bateau flottant au large de la Manche
(?). Mais ce projet était dejà très professionnel : nous avions réalisé des études de marketing et
de publicité." Deux informaticiens, un juriste et un étudiant, de 22 ou
23 ans d'âge et qui avaient déjà le sentiment en 1978 que le paysage
allait bientôt changer. Tout ce décide très vite en mai 81, un premier
émetteur de 10 watts est acheté en catastrophe et la station émet
immédiatement. Dès novembre, la radio diffuse 24 heures sur 24 des
programmes originaux. RVS, c'est 6 permanents. plus de 100 personnes,
dont 53 animateurs de tous horizons et de tous âges. Un sondage réalisé
par les étudiants de l'ESC la crédite dejà 40 000 auditeurs tous les
jours et 90 000 régulièrement. La radio diffuse sa note d'information
mensuelle et proclame qu' "à Rouen aussi, il y a une station leader."
La
croissance est fulgurante. En mars 82, elle lance RVSMagasine. 48
pages d'informations locales éditées à 10.000 exemplaires. Le début des
spectacles gratuits. La première radio locale en France à informatiser
sa programmation musicale.
1983 : la crise
En mars 83, la commission Galabert, commission consultative sur les
radios locales privées, émet un avis défavorable sur l'autorisation
d'émettre de la station. La station abattue en pleine course ? "Pourquoi
?
s'interroge le Nouvel Observateur. Peut-être parce que cette radio
normande bat tous les records d'écoute..." Toujours en fait le problème
de la publicité. RVS est en première ligne : elle en a toujours
voulu et l'a dit très fort. Elle en a déjà
fait
et ça s'est entendu. La radio s'est même
associée avec l'hebdo publicitaire "76". Le cap est difficile, mais 51
676 signatures de soutien de la part des Normands viendront la sauver.
Elle n'hésite pas à parler de "référendum" et affiche
"Gagné !" sur les murs de la ville.
La
croissance reprend de plus belle. En 84, "La station plaisir donne de
la couleur aux informations et de la lumière à toutes les musiques." La
presse spécialisée remarque "L'illustration parfaite de la percée
stratégique dans toutes les règles de l'art. La recette était imparable,
les concurrents sont loin derrière" (EPP - déc. 84 ).
Le
pavé dans la mare : "Nous
pensons très fort à créer une télévision locale, qui s'appellerait bien
sûr TVS..." lance Eric Hauville la même année. "Et toujours il
s'agirait nécessairement d'une télévision commerciale, donc faisant
appel à la publicité." Le
17 janvier 85 : une heure symbolique de programme enregistré est émise
!
86 :
"La station service" devient le premier réseau en Normandie. Naissance
de RVS-Le Havre et de RVS-Caen. Et nouvelle innovation. technologique et
mondiale cette fois : RVS invente la Radiovision. Principe totalement
inédit : la radio émet des images (!) que l'on reçoit à l'aide d'un
décodeur sur un écran de minitel.
RVS
crée un réseau minitel. Ce sera ensuite le radioachat, l'équivalent sur
les ondes du téléachat. Mais Eric Hauville caresse maintenant un nouveau
rêve...
La Radio active
Le
premier pas est fait dès 1987, et pour le président de la station, ce
serait "l'accomplissement ultime. Il ne s'agit pas moins de
"réveiller les ondes moyennes, cette gamme désertée, seule à même de
permettre la couverture de toute la Normandie".
Le
projet : résoudre le problème de la multiplication des réémetteurs et du
brouillage, pour une bonne couverture de 200 à 300 km et une bonne
réception dans les villes. Eric Hauville évoque le cas britannique, où
les licences sont accordées en FM et ondes moyennes en même temps.
Et il
ressort de ses cartons cette grande oubliée d'avant-guerre :
Radio-Normandie qui émettait depuis Louvetot près de Caudebec, et que
l'on recevait depuis Paris jusqu'en Angleterre. Un des "postes" les
plus écoutés de l'époque et qui émettait même en
anglais le dimanche(2). Mégalo,
ce touche à tout de génie ? "RVS est une station atypique dans
le paysage français." reconnait-il. "Pour les uns c'est un modèle
- et le CSA en est conscient - et pour les autres un village d'Astérix.
Et ce n'est pas pour me déplaire."
Guy
Bordessoule (Les Infos du Grand Rouen - 1991)
(1) Pas sûr que les animateurs de RVS aient
vraiment écouté au moins une fois
Radio Caroline (au point de s'en inspirer). Mais c'est sympa d'en parler ! Précision : Caroline était
ancrée en mer du Nord et non dans la Manche. Dommage pour nous, on aurait
préféré !
(2) Mais pas que le dimanche : Radio Normandie émettait
vers l'Angleterre chaque matinée et chaque nuit de la semaine). Au total, il y avait autant d'heures diffusées en anglais
qu'en français.
(précisions radiosolaris.free.fr)
1991, DIX
ANS APRèS
En 1991, le magazine "Les Infos du Grand
Rouen" publie un dossier sur les radios libres
L'ivresse des ondes
Dix ans de radio libre, dix ans au cours
desquels les radios locales du début ont pris des orientations souvent
opposées et connu des fortunes diverses. La frénésie des débuts a laissé
la place à des radios adultes, responsables et les ondes se sont
ouvertes aux grands réseaux nationaux. De radio libre, la radio est
devenue privée ou subventionnée. Le tout sous l'œil de plus en plus
attentif de l'autorité gouvernementale, garante de la vocation locale
des stations en place...
Cliquer sur les miniatures ci-dessus pour les
agrandir
Page A : L'ivresse des ondes Page B : Quelles radios demain à Rouen ? Page C : Le CSA fait le ménage
Page D : RVS, Success Story Page E : Signé Brotophlex
Page F : Echouage, le navire éphémère Page G : Radio Figue, l'intégration par les ondes Page H : Radio France, la demoiselle publique
14.06.1991
(Waoouh... une
page entière dans Paris-Normandie consacrée à RVS
! Quelle classe...)
cliquez sur les
titres
ci-dessous pour agrandir
les
chapitres :
Radio Vallée de la Lézarde (50 W) sur 103 MHz qui émet depuis
Epouville, près du Havre sur toute cette vallée et sur quelques
quartiers havrais est une station locale qui s'investit et fait de
réelles émissions thématiques malgré un fonctionnement
essentiellement constitué de bénévoles (seulement 3 salariés
permanents). La station fait de la pub locale avec les commerçants
du coin et cela marche, ces derniers font leur pub sur RVL, pas sur
les stations style Europe 2 ou Skyrock du Havre. RVL est vraiment la
seule station locale de qualité de la région du Havre.
Plus de détails ici sur RVL même si le site paraît abandonné :
Si sur Etretat, vous écoutez Radio Falaise Etretat sur 89,8 MHz et
surtout la nuit, vous aurez la surprise de découvrir une cassette
diffusée en boucle. Heureux qu'il n'en soit rien dans la journée où l'antenne est de meilleure qualité.
Thierry Braquehais - OEM n° 97
(pas noté le nom du
journal : LE HAVRE PRESSE ?)
Le Havre-Presse 13/04/1994
(Document transmis par Jacques Cousin)
VENTE DE RVS
La station régionale de Normandie a été reprise par une société de
communication de Rouen, la SEP. RVS a été créée en 1981 et couvre
avec 17 fréquences la Normandie où elle totalise une audience de 150
000 auditeurs.
La station avait demandé la procédure de redressement judiciaire au
profit des cinq filiales du groupe, le 30 août 1993. Deux sociétés
Radiofina et la SEP étaient candidates à la reprise de ces sociétés.
Le Tribunal de Commerce de Rouen avait donné son accord le 15
septembre au plan de cession de la majorité du capital de la société
titulaire des autorisations d'émettre RTVS.
La SEP exerce une activité de régie publicitaires et est implantée
en Normandie depuis plus de 30 ans. La régie publicitaire locale
sera confiée à Régie Networks, filiale du groupe NRJ, afin de
constituer une régie publicitaire associée dans le but d'optimiser
les recettes publicitaires locales du réseau RVS. Précisons que la
publicité nationale est toujours régie par le GIE des Indépendants
en régie chez Europe 1.
RVS précise avoir cherché un partenaire en raison de "la concurrence
sauvage des réseaux nationaux sur sa zone et de la conjoncture
économique difficile en local". Le plan proposé par la SEP maintient
l'ensemble des emplois et devrait permettre à RVS un redéploiement
de ses activités tout en restant membre de la catégorie des radios
locales indépendantes.
Le montage appliqué à RVS est le même que celui, il y a quelques
mois, de Radio Service qui a confié sa régie locale à NRJ et sa
régie nationale à Europe 1 pour préserver son indépendance.
OEM 100 (fév 1995)
<< Le réseau de RVS sera
totalement démantelé en 1998 et les fréquences redistribuées à
des réseaux "parisiens" (Groupe NRJ, RTL...)
Comme l'écrit le site
"100 ans de radio" (lien ci-dessous), RVS aura laissé une
trace indélébile dans les esprits des auditeurs normands mais aura aussi
suscité de très nombreuses vocations. La plupart des animateurs qui
auront fait leurs premières armes devant son micro, deviendront des
animateurs vedettes sur d'autres radios y compris nationales ou seront
aux commandes d'autres médias.
Toutefois,
la banalisation à partir de cette époque ne permet plus de distinguer les
radios musicales (survivantes) entre elles au niveau de l'animation
et du choix de programmation : l'influence de RVS dans la région
était devenue telle qu'une poignée de jeunes animateurs (phénomène
constaté sur Radio Solaris à Yvetot) la considéraient comme
leur unique référence en matière d'animation FM et leur unique modèle à
reproduire, se contentant de “singer” leurs
collègues de Rouen, en adoptant les mêmes timbres de "voix forcées"
et la
même façon d’annoncer...
4 JANVIER 2008
APPEL DE CANDIDATURES
A L'EXPLOITATION D'UNE FREQUENCE
DE RADIODIFFUSION HERTZIENNE EN pays DE
CAUX :
Cliquer pour agrandir
Le Courrier
Cauchois (4.01.2008)
Nom du journal ???
(Merci à Fabrice Fécamp pour
l'article)
Décès d’Eric Hauville, co-fondateur de RVS
La
FM a perdu un de ses piliers :
Eric Hauville est décédé ce
jour. Il figurait parmi les noms phares de l’époque des
radios libres des années 80.
Alors étudiant, il avait fondé en décembre 1978 avec 3 amis
l’association Radio Vallée de Seine à Rouen qui allait
donner naissance à RVS le 14 juin 1981, soit peu de temps
après que François Mitterrand, fraîchement élu Président de
la République, ait ouvert la bande FM aux radios libres. RVS
avait grandi au fil des années et s’est professionnalisée,
pour devenir la radio régionale de référence en Normandie.
Bien au delà, elle était devenue une radio locale culte pour
les passionnés de radio de toute la France. La station avait
servi de tremplin à de nombreux animateurs aujourd’hui (ou
passés) sur des réseaux nationaux : Olivier Cauchois, Pascal
Langlois, Bruno Gilbert, Yann Kulig, Jean-François Latour,
Carl Defray, Hélène Lacore-Kann, ou encore Olivier Barroux,
animateur sur RVS avant de rejoindre Ouï FM où il
rencontrera Kad Merad pour créer ensemble le tandem Kad &
Olivier.
En parallèle à RVS, Eric Hauville avait été nommé par RTL
directeur de sa nouvelle radio électro Maxximum en 1989,
radio qui allait elle aussi marquer toute une génération
d’auditeurs. Mais le CSA lui imposera fin 1990 de choisir
entre Maxximum et RVS, les sages n’acceptant pas son cumul
des responsabilités sur les 2 radios. Attaché à sa radio
qu’il avait co-fondée, il choisit de rester à Rouen et quitte
Maxximum. Il avait aussi fondé le GIE Les Indépendants
(aujourd’hui Les Indés Radio) avec Jean-Eric Valli.
En
1996, RVS fait partie des radios régionales adhérant au GIE
Rire du groupe NRJ, qui souhaitait développer la couverture
de sa radio Rire & Chansons au delà de Paris. La station,
ainsi, change pour diffuser des sketches et de la musique
dans la lignée de Rire & Chansons. RVS disparaîtra par la
suite en 1998.
Eric Hauville était également fondateur du label Pschent,
spécialisé dans l’électro-lounge.
Rouen : les anciens locaux de RVS vont disparaître
Des travaux sont
actuellement menés au 5, route de Neufchâtel. Les employés de
l’entreprise VTP procèdent au curage d’une bâtisse en brique de deux
étages. Après le désamiantage, viendra le temps de la destruction
pour cette propriété qui doit céder la place à un immeuble de
trente-deux logements et de bureaux construit pour le compte de la
Matmut. Mais ce bâtiment aujourd’hui anonyme a symbolisé la
naissance des radios libres dans les années 1980, à la suite de
l’élection de François Mitterrand. Émettant dès juin 1981 sur le
102 MHz, Radio Vallée de Seine (RVS) y a en effet eu ses locaux, à
partir de 1984.
Fondée notamment par Éric Hauville, décédé en 2015, la radio a
obtenu des fréquences dans toute la Normandie et incarné la success
story régionale de la bande FM. Mais la roue tourne dans les années
90. RVS se rapproche du groupe NRJ, qui cherche à développer sa
station Rire et chansons. La radio locale cède alors ses studios et
ses antennes, installées notamment au siège régional d’AXA à Belbeuf,
entraînant sa disparition.
Le puissant groupe radiophonique restera plusieurs années route de
Neufchâtel, avant de déménager rue de l’Aubette. Avec la prochaine
destruction des anciens locaux de RVS, c’est une page de l’histoire
radiophonique régionale qui se tourne.
"Le Comité
Technique Radiophonique de Caen a manqué de courage"
Le Nouveau paysage
Le verdict est tombé : déception pour les uns, soulagement pour les autres.
Le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) vient de rendre publique la liste
d'attribution de 64 fréquences en Haute-Normandie.
Premier constat : le CSA
a fait le choix de la continuité, en réattribuant leurs fréquences à la totalité
des radios existantes. Second constat, au niveau des nouvelles fréquences cette
fois : pas de création mais des extensions. Le CSA a ainsi permis à des radios
nationales d'émettre dans certaines grandes villes où elles ne disposaient pas
de relais, comme Fun Radio à Rouen ou RMC au Havre. Le développement de stations
thématiques se poursuit également : Radio Nova apparaît par exemple à Evreux et
La Radio de la Mer à Fécamp.
Reste la délicate question des radios
régionales. Le sujet est épineux, particulièrement dans l'agglomération de
Rouen, orpheline depuis la disparition de RVS (Radio Vallée de Seine) en
1996.
Plusieurs dossiers ont été déposés pour faire renaître une grande radio
régionale sur la Haute-Normandie. Résultat : aucun n'a été retenu.
Certaines
radios locales, comme Résonance au Havre, ont certes obtenu de nouvelles
fréquences, mais en très petit nombre. Normandie FM ou Cocktail FM n'ont pas eu
cette chance. A Rouen, le grand vainqueur se nomme Radio Cristal, qui n'avait
auparavant aucune antenne en Seine-Maritime, mais diffusait dans l'Eure et dans
les Yvelines.
C'est ce qui a déclenché la colère de Benoît Burda, candidat écarté
avec son projet Radio 13. « On voulait monter une grande radio sur la région
avec une vingtaine de fréquences. Notre dossier était en béton, avec
l'expérience et les financements », explique-t-il nerveusement. Sa colère est
surtout dirigée contre le CTR (Comité technique radiophonique) de Caen qui,
selon lui, ouvrirait les portes de la Haute-Normandie à tout le monde,
sauf aux
locaux
: « Le CTR de Caen ne veut pas de grand réseau régional indépendant dans
la région alors qu'il y a une demande. Je suis dégoûté par tous ces
arrangements… », lâche-t-il, se gardant prudemment d'en dire plus. Le CTR de
Caen, de son côté, clame sa neutralité mais refuse de s'exprimer sur le fond des
dossiers :
« Nous faisons des choix en appliquant les critères prévus
par la
loi. » L'organisme public, pour qui « le paysage radiophonique normand présente
une juste diversité », regrette la colère des candidats malheureux.
Plus
nuancé, Antony Frandsen, porteur du projet « Normand'Hit » refusé, estime que «
le CTR de Caen a manqué de courage. Ils ont eu peur qu'une nouvelle radio ne
soit pas prête pour novembre, quitte à privilégier les radios existantes. » De
toute façon, Antony Frandsen a fait son choix. Il se tourne désormais vers
Internet et les webradios.
« C'est le seul vrai espace de liberté,
jure-t-il. Et donc le seul avenir. »
Dossier réalisé par Antonin Chilot
Article paru le 13 août
2008 (Le Progrès de Fécamp - Paris-Normandie)
Pour
les profanes :
comment
fonctionne une radio musicale de nos jours ?
Les radios n’ont plus ni vinyls ni CDs. Des logiciels paramétrés se chargent des playlistes.
Y a-t-il un avenir pour les DJs ?
1
L’ordinateur aux
platines
Les radios n’ont plus de CD. A la
place, des logiciels, paramétrés selon la ligne éditoriale de la
station, se chargent des playlists.
Par ISABELLE HANNE
Vous qui croyez encore aux animateurs radios qui débarquent en studio,
des disques sous le bras, vous allez déchanter. «Les CD dans les
radios, c’est fini depuis longtemps ! s’exclame Gilles Misslin,
expert radio indépendant. A part dans quelques stations
associatives, qui mettent vraiment des CD, la musique à la radio s’est
entièrement dématérialisée.»
Les morceaux, tous numérisés, sont classés dans la discothèque virtuelle
de la station. La programmation musicale, elle, s’est entièrement
automatisée depuis l’arrivée en France, au début des années 90, des
logiciels de radio-automatisation. Au départ, ils étaient utilisés
pour piloter à l’avance les playlists de nuit. Mais aujourd’hui, grâce à
l’augmentation des capacités de stockage, ils permettent de caler et
planifier les titres à diffuser, les jingles, les écrans publicitaires
et l’animation en voice track quand elle est utilisée (lire
l'article suivant)… le tout par ordinateur. «Ce ne sont rien d’autre que de
supers logiciels jukebox, regrette Misslin. On y entre les
règles voulues par la ligne éditoriale et musicale de la station : tel
pourcentage de rock, tel pourcentage de reggae, tel pourcentage de
nouveautés, tel pourcentage de titres "gold", et tel pourcentage de
musique française, pour les quotas.»
Intensité
Introduit à la fin des années 80 par un animateur de Vibrations,
Philippe Generali, le plus connu de ces logiciels s’appelle Selector.
L’animateur en question est d’ailleurs devenu le président de la société
qui l’édite, RCS. Selector est utilisé par près de 8 000 stations dans
le monde, et par «l’essentiel des grosses radios françaises»,
affirme Bruno Witek, ex-animateur et ex-directeur d’antenne de plusieurs
stations musicales, qui fait aujourd’hui du conseil en programmation,
notamment pour Ouï FM et Radio FG.
Les radios plus petites choisissent, elles, un logiciel concurrent,
WinRadio. «On peut tout faire avec ces logiciels : mettre en place
la playlist, définir les rotations… s’enthousiasme Witek. On
peut même coder les morceaux en fonction de l’intensité musicale : on
dit au logiciel que si la fin d’un morceau est lente, alors il faut que
le début du suivant soit rapide. On donne des priorités, des stratégies,
des impératifs de quotas, et le logiciel les applique. On peut entrer
près de quarante règles!» Ils ont la possibilité de fonctionner en
tout automatique, mais l’intervention manuelle et ponctuelle est
également possible: «L’animateur peut évidemment faire des
changements en temps réel, assure Bruno Witek. Il ne faut
surtout pas que ça devienne une radio surgelée.»
Internautes
C’est pourtant
l’impression que ça donne : une radio en conserve, préparée à l’avance.
Une radio-iPod, en somme. «Il ne faut pas croire, la programmation
avec ces logiciels reste quelque chose de très vivant, défend-il.
On fait des modifications sur la playlist tous les jours : timing,
météo, actu, quotas, catégories, hits ou nouveautés demandées par les
auditeurs…»
En tout cas, on est bien loin de la programmation à l’ancienne telle
qu’on peut l’imaginer. «Avant, c’était le programmateur qui décidait
pour l’auditeur, et la plupart du temps, les disques étaient choisis
pour faire plaisir aux copains ou aux maisons de disques, avance
Witek, qui a vécu l’avant et l’après logiciel de programmation.
Aujourd’hui, grâce à ces logiciels, on a vraiment une radio
participative. On est très à l’écoute des réactions des internautes sur
un titre.»
Des internautes ou des panels d’auditeurs sondés par des instituts, qui
définiront la notoriété d’un titre, sa rotation, et sa durée de vie à
l’antenne. Witek considère l’arrivée de ces logiciels comme un grand
progrès pour la créativité de la programmation radio : possibilité de
créer des playlists par genre, par année, par thème… «Sur les
grosses radios, ça devient vraiment un outil au service de la création.
Mais c’est vrai aussi que certaines petites radios l’utilisent pour
faire des économies, et beaucoup de programmateurs laissent tourner le
logiciel : là, ce sont vraiment des radios-robots, reconnaît-il.
Le logiciel est un plus, mais c’est comme tout, il faut savoir jouer
avec, être créatif. Surtout en cette période de concurrence avec les
webradios : la machine ne doit pas l’emporter sur l’humain.»
Conserves : dans toute la
France, des stations ont recours à des programmes préenregistrés.
Au risque de perdre l’authenticité d’animateurs du cru
Par ISABELLE HANNE
Sylvain Knidler est animateur radio. Jusqu’ici, tout va bien.
Sauf qu’il travaille pour une trentaine de stations
francophones, et que son studio trône en plein milieu de son
appartement parisien : deux ordis, des micros, des casques et
des tables de mixage. Sylvain Knidler est ce qu’on appelle un
voice tracker. Comprendre : un sous-traitant de
l’animation. Lui préfère «animateur pigiste». Depuis
son domicile, il anime des radios normandes, iséroises,
sarthoises… Uniquement des musicales, en majorité des
indépendantes et commerciales, quelques associatives, et des
franchises de réseaux nationaux. Il n’en dira pas plus : «Du
côté des radios, le "voice track" est assez tabou. Car
quelque part, la radio ment à l’auditeur, en lui faisant croire
que l’animateur est en direct et sur place, en studio.» Les
offres de sa société VT Consult vont du speak - rappel
de la fréquence, une info et lancement du morceau suivant -
jusqu’à des émissions clé en main. La radio cliente, elle,
fournit habillage et musique. L’intervention est ensuite envoyée
par Internet sur un serveur et insérée entre deux morceaux par
la station. Salarié en FM pendant cinq ans, Sylvain s’est lancé
dans le voice track, littéralement «une piste pour la
voix», en 2003. Il dirige sa société depuis 2007, et fait
travailler une dizaine de petits prestataires un peu partout
dans l’Hexagone.
Home studio
Débit rapide et enjoué, diction impeccable, Sylvain met en boîte
ses speaks à la chaîne : «Ce matin, j’ai enregistré
200 interventions.» Soit quarante heures de flux en tout,
pour plusieurs radios. Productif… Il ne prépare jamais ses
textes («c’est de l’impro totale !») et s’il bute sur
un mot, il recommence. Sylvain bosse pour des stations très
différentes : «On fait presque un métier d’acteur. Pour une
radio avec un public senior, ce n’est pas le même vocabulaire ni
le même ton que pour une radio jeune avec une programmation
dance. Ça casse le côté routine.»
Sur
le marché du voice track, il existe une poignée de
sociétés comparables, et des dizaines de prestataires. A
l’instar de Sébastien Dumarchat, ex-animateur d’une locale et
voice tracker indépendant depuis un an. De son home
studio du Sud-Ouest, il travaille pour des commerciales et
des associatives, et considère qu’il fait le même travail qu’un
animateur lambda. «La plupart des voice trackers essayent
d’amener un contenu personnalisé et rédactionnel.» Avec de
l’info locale, parce que ces radios sont tenues d’en faire par
le CSA.
L’animation d’un grand nombre de petites musicales est donc
assurée par des voix préenregistrées, sans le frisson du direct.
L’auditeur est persuadé qu’il écoute un animateur du cru, alors
qu’il habite à 500 bornes et n’a jamais mis les pieds dans la
région, ni dans les studios. «Je ne vois pas ce qu’il y a de
choquant, se défend Sébastien. L’auditeur se fiche de
savoir où est l’animateur ! Et puis ça permet aux petites radios
d’avoir une antenne vivante vingt-quatre heures sur
vingt-quatre.» Prouesse, donc : on a réussi à externaliser
la voix radio pour une animation prête à l’avance et
discount.
Aucun voice tracker contacté n’a voulu donner ses
tarifs, qui oscilleraient entre 8 et 15 euros l’heure de
speak. Les partisans du voice track avancent des
arguments économiques, et géographiques - pas facile de trouver
des animateurs prêts à animer des radios de village. «La
radio, c’est de l’imaginaire, dit un voice tracker.
Qu’on le fasse du Pas-de-Calais, des Pyrénées ou de Paris,
c’est la même sincérité.» Une pratique qu’il justifie par
la précarisation du métier : «Le voice track n’est pas en
train de tuer le métier, au contraire, il permet à des petites
radios d’avoir des bons animateurs, et à des bons animateurs de
travailler.» Résonance, une radio qui diffuse de Dieppe à
Deauville, compte onze salariés et cinq voice trackers.
«Quand on n’est pas dans une grosse agglomération, je ne
vois pas comment tenir une antenne autrement», avance son
directeur, Francis Delafosse.
Pourtant, certaines radios se l’interdisent. A Est FM, petite
commerciale installée dans le village de Puberg, dans le
Bas-Rhin, on trouve six salariés et zéro voice trackers,
pour quatre fréquences. «Si on raconte qu’il fait beau alors
qu’il pleut, on a l’air de quoi ?» s’interroge Bernard
Dolter, son président.
Vacances
Mais l’animation en voice track n’est pas l’apanage des
petites radios. C’est une pratique fréquente dans les radios de
réseaux, voire dans les musicales nationales, qui font
préenregistrer leurs animateurs maison. Jean-Eric Valli, patron
du groupe Start, reconnaît l’utiliser sur certaines («BlackBox,
Forum, Vibrations, et le soir sur Ado») pour des questions
de «confort» : départs, vacances, heures creuses.
«Le challenge à la radio, c’est l’imprévu et l’émotion du
direct. Il ne faut pas abuser du voice track : c’est un peu le
piège de la technologie, on bascule vite.» Mais il ne voit
pas l’intérêt de prévenir l’auditeur : «A la télé, ils
mettent un label sur l’écran pour signaler le direct, pas le
différé. C’est pareil pour nous.»
Du
coup, certaines stations parviennent, pour toute la semaine, à
faire tourner l’antenne avec trois ou quatre animateurs qui
enregistrent leurs interventions. C’était beaucoup le cas à
Ouï FM avant l’arrivée d’Arthur, fin 2008. Idem à
Radio Classique : «Quand je suis arrivé en 2004,
raconte Frédéric Olivennes, DG de la station jusqu’en 2008,
j’ai découvert une radio totalement en boîte» : à part la
matinale, toutes les plages musicales étaient assurées en
voice track par des comédiens. Il assure avoir «mis à
bas» cette pratique, «et doublé l’audience».
Aujourd’hui, le voice track est utilisé en «roue de
secours» sur Classique, assure Sébastien Lancrenon, son
directeur général adjoint.
Cette pratique est, en revanche, toujours d’actualité à MFM,
ainsi que Stéphane Dolly, son directeur artistique, le reconnaît
: «La matinale et l’info sont en direct. Tout le reste est
en voice track : pour une radio comme la nôtre, avec des plages
très amples, c’est un outil pratique.» Il se défend
d’employer des contributeurs extérieurs : «Le voice track
est même prévu dans les contrats de nos animateurs.» Alors,
pourquoi ne pas prévenir l’auditeur ? «On précise que la
matinale est en direct, donc à partir du moment où on ne prétend
pas que le reste l’est, je ne vois vraiment pas le problème.»
Pas tout à fait l’avis de Frédéric Olivennes : «La radio,
c’est le média de l’accompagnement, avec une présence incarnée
par l’animateur. Le voice track, c’est comme le Canada Dry, ça a
le goût de l’animation, mais ça n’en est pas.»
Editorial paru
en juin 2011 dans OEM 164, le magazine des radios libres et
offshore
/ France Radio Club
ON FÊTE LES 30 ANS DE LA FM ? OUI ET ALORS...
Lorsqu'au début des années 80, la libération de la FM a vu
naître quantité de nouvelles radios, l'espace de liberté ainsi
créé a été investi par de nombreux passionnés désireux de faire
partager leurs goûts, leurs musiques, tous fiers de combler le
vide légendaire musical de notre languissant paysage
radiophonique.
La passion de la radio ne consiste pas seulement à l’écouter
mais aussi à la faire : comme
tout le monde, certains membres de l'association France Radio
Club se sont impliqués de près ou de loin à ces expériences,
ivres de concrétiser ce qu’ils avaient retenu de l'écoute des
grandes "Radio Caroline", "Veronica", "RNI" ou "Radio Mi
Amigo"... D'autres moins inspirés ont préféré copier le style
d'animation “à la française”... excessivement bavard.
Qu'importe, il y en avait pour tous les goûts.
Certaines bonnes langues chez nos élus politiques
n'avaient-elles pas prédit pour la France, une cacophonie des
ondes à l'italienne ? Le phénomène radio libre s'amplifiait.
Puis les majors Europe1, RTL ont pointé leur nez et l'invasion
des réseaux NRJ, Skyrock, France Bleu, est venue à son tour
affadir progressivement le goût de la soupe du “grand chaudron
de la FM”. Les fréquences encore “libres” ont été accaparées, un
coup fatal pour la diversité initialement recherchée. Naïfs que
nous étions, la FM se transformait en "Farce
Minable" !!!
De quoi hérite-t-on 30 ans après ? C’est maigre, il faut
l’admettre. Et ce n’est pas avec les nouvelles technologies de
diffusion imposées (DAB, internet) que les stations de demain
seront plus inspirées ! Des vraies radios “libres” (heu... on
dit “associatives” maintenant, même si c’est moins glamour), il
n'en reste guère. Par miracle, l'enthousiasme de faire de la
radio tout en sauvegardant l'optimisme des années 80, est encore
vivace chez quelques rares stations isolées.
Au risque de
passer aux yeux des bobos, pour de “vieux c...” attardés,
obstinés à défendre leur média vieillissant (lu
dans un forum newsgroup),
nous aimerions bien qu’une grosse étincelle ravive la FM, trente
ans après. Utopie ? Ben oui et alors...
jcd
A la télé*, la musique
n'est plus à la fête
* On peut transposer cet article pour la radio évidemment !
Pendant
que sur les chaînes musicales, la télé-réalité
supplante les
clips, les généralistes
réduisent
à peau de chagrin leurs
programmes musicaux.
Avant de quitter cette page, pensez à jeter un coup d'œil à notre bouquin...
"Dans les années 80, une radio “pop-rock” musicale a vraiment existé en
pays de Caux, une région entre Seine et mer au cœur de la
Haute-Normandie.
Comment faisait-on de la radio à cette époque ? Au-delà des souvenirs, des joies et des peines... les
duperies, les intrigues et les coups bas ont clairsemé l’histoire de
RADIO SOLARIS, “emblème des radios libres dans le pays de Caux” comme
certains l’affirmaient.
Revivez la saga de huit années à travers le regard sans concession et
une pointe de dérision - ou même de provocation ! - d’un animateur
Solaris présent dès les premières heures, passionné de radio, impliqué
(trop) à fond dans l’aventure !"