> Par
délicatesse, nous avons modifié les initiales de prénoms des amis mis en cause... S'ils sont futés, ils se reconnaîtront !
;-)
*
* *
JC >
Pierre, à propos du départ soudain de Bruno Gilbert de
l'antenne en juin 1986, on nous a dit que la nouvelle politique de programmes adoptée
quelques jours auparavant, a été la raison officielle de son départ de Radio
Solaris. Mais n'est-ce pas plutôt le départ simultané de Philippe Thomas (son
complice de toujours)
qui en est la cause ?
Peux-tu nous en dire plus sur le départ brutal de Bruno ?
Pierre >
En ce qui concerne Bruno, s’il est parti, c’est parce qu’à l’époque,
il sortait avec
R...
qui avait été embauchée pour un emploi d'animatrice comme TUC
(emploi/stage
d'une durée fixée à 6 mois) et
parvenue à la fin de son
contrat, elle n’avait pas été embauchée, faute de trésorerie
(c'est du moins l'excuse
officielle qui a été donnée).
Elle partant, Bruno m’avait dit qu’il fallait le comprendre mais qu’il
ne pouvait pas faire autrement que de la suivre… C’est donc la raison de
son départ.
JC >
A propos de
Christian H… que j'ai
considéré (à tort ?) comme "un nouveau venu" dans l'Histoire,
qui était-il ? On sait juste qu'il avait été accueilli fraîchement
parmi nous avec ses idées réformatrices ? Rappelle-toi l'intervention tonitruante de Didier lors de la présentation de
cette campagne de promotion "Privilège"
à laquelle personne dans l'assistance n'avait rien compris !
(l'épisode
est raconté dans
L'histoire
puis
aller au § 1986
)
Pierre >
Christian n'était pas un nouveau venu car il faisait déjà des émissions le dimanche soir et ensuite le
mercredi matin, une émission pour les enfants qu’il enregistrait dans le
studio 2, ça faisait un bail qu’il était là.
Lui, il était chargé des
"événements" de la radio - les campagnes de promotion, les publicités et
autres moyens - juste après le départ de Thomas
(Philippe
Thomas - NdW). Il s’occupait du commercial, de la
promo. C’est vrai qu’il avait de grandes idées. C’est lui qui avait
lancé cette carte « Privilège » entre autres pour attirer et fidéliser les
annonceurs et auditeurs. Et ça a marché. (...)
Et puis, il y a eu ces histoires avec
S...
(d'abord animatrice et
ensuite elle est passée secrétaire).
Elle
n’aimait pas Christian. C'était sûrement à cause
de "sa grande
gueule" ?
(sic)
D'ailleurs, elle en voulait à moi et autant à lui, surtout qu'il lui
reprochait personnellement de ne pas chercher à "rentabiliser son emploi"...
(pas compris... mais de quoi je me mêle ? - NdW)
JC > Les
nouvelles règles de programmes ont été imposées, adoption du format Top
40, avec en parallèle ces
fameuses fiches SACEM à remplir... Tout cela a été de
nouvelles sources de mécontentement général que l’on a ressenti dans les
couloirs de la station.
Pierre >
Au niveau des programmes, j'ai lancé cette grille de programmes en la
canalisant pendant la journée
(style musical prédéfini à respecter pendant la journée)
et la laissant libre ou plus souple le soir et le week-end. La semaine était prise en charge par les animateurs
"permanents" - donc
rémunérés - qui devaient respecter les consignes édictées par les
administrateurs de l’association Solaris.
Le soir et le
week-end étaient réservés aux bénévoles et je ne crois pas qu’on ait
censuré Thomas ou toi-même dans vos choix musicaux.
(…)
JC >
Néanmoins, certains animateurs y ont vu une attaque personnelle,
contre
eux et leur propre choix de chanteurs notamment français à l'antenne,
sans oublier les autres qui voulaient continuer à passer du jazz et de
la musique classique, (incongrus sur une radio au format Top 40 !)
ceux-là ont ressenti des contraintes inacceptables et sont partis !
Pierre >
Pour les nouvelles règles de programmes, ce n’est pas
spécialement contre les
chansons françaises qu’on en voulait mais surtout aux animateurs qui
passaient du funky, entre autres, en plein après-midi sans vraiment se soucier de
la catégorie d'auditeurs qui était à l’écoute pendant ces heures-là.
Bon c’est vrai, personnellement je n’aimais pas le classique ni le
jazz
(…)
Mais sérieusement, il fallait empêcher un animateur de ne
passer que les disques qu’il aime ou encore d'éviter d'entendre dix fois le même
tube dans la journée. Il fallait obtenir des programmes cohérents
qui correspondaient le plus possible aux goûts des auditeurs.
On avait établi un code de
couleurs correspondant à chaque type de musique.
(vignettes colorées apposées sur les pochettes de disques et albums).
L’animateur était
donc libre de choisir le disque qu’il désirait passer parmi tous ceux classés dans la
couleur du code convenu.
Nous, on travaillait pour les auditeurs et non pour copier RVS
(allusion à quelques animateurs
Solaris en mal d'inspiration - NdW)
comme l'aurait voulu
N... toujours prompt à tout critiquer. Ni
pour favoriser tel ou
tel animateur, comme ce cher
Z... bien plus préoccupé à assurer son image plutôt
que celle de la radio dont il se servait. D’ailleurs les propos tenus il
y a quelques jours sur Yvetot FM le prouvent, puisqu’il se dit à l’origine de Solaris ! Je l’ai
entendu…
(discussions au micro de Yvetot FM !)
JC >
En 1986 ou 87
(?) quand on a vu apparaître chez nous Philippe Lecointre (NRJ Le Havre),
on a discuté
entre
animateurs, de la menace d'adopter sur l'antenne de Solaris, le "style NRJ"
dans la présentation et l'animation : voix uniformes au ton forcé, playlistes
raccourcies et imposées, etc... pour reproduire ce que faisaient déjà des
radios à Rouen et alentours.
Pouvait-on craindre à cet instant, comme cela a été tristement le cas
dans d'autres régions, que notre station puisse se dévaloriser à son
tour en "NRJ bis" à
Yvetot, qu'elle perde ainsi le contact qui l'unissait à ses auditeurs
immédiats et forcément son âme de radio libre ?
Pierre
>
Oui,
effectivement. Un jour les programmes ont failli changer car le Conseil
d’administration
(sans
aucune concertation, comme d'habitude - NdW)
nous a imposé ce type venu du Havre, de « Radio Cap de
la Hève » - disparue et reprise par NRJ justement ! Personne ne
le connaissait
(1)
et il a tenté d'imposer chez nous une programmation "titre par titre".
Là
j’avoue, j’ai été contre, les programmes devenaient de plus en plus
stéréotypés et ressemblaient à une "sous-RVS"
(à NRJ plutôt ?). Mais nous les permanents,
on n’y était pour rien.
(1) Là ce n'est pas exact car Philippe Lecointre était connu
de la direction et des membres de l'association France Radio Club
encore présents à Solaris. C'est
d'ailleurs lui que l'on aperçoit en 1982 et auquel nous devons la vidéo >
"Radio Cap de la Hève chez Radio Solaris" à revoir ici :
http://youtu.be/XHfm_JWMOX4
(pour info :
Radio Cap de la Hève est devenue simple relais de NRJ dans le
courant de l'année 1984)
JC >
Avec le temps, ça fait onze ans que Solaris a disparu, tu
regrettes quoi aujourd'hui ?
(avril 1999)
Pierre >
La radio était devenue une véritable entreprise qui ne ressemblait plus
du tout à l’association de bénévoles que l'on avait connue au départ en
1981.
Hélas si des types comme
N...
n’avait pas monté le bourrichon à certains
et certaines, c'est sûr, on aurait pu continuer.
Se taper presque 14 heures de boulot par jour, ça use un peu, même un
passionné de radio et si de plus, on est constamment critiqué toujours
par les mêmes, ou si les employé(e)s décident
eux (elles)-mêmes
de
modifier leurs horaires de programmes pour pouvoir se lever plus tard...
(gros soupir !)
[ Ahurissante révélation
de Pierre : assurer l'antenne dès 6 h 00 tôt le matin pour certain(e)s
semblait une corvée insurmontable. Quelle solidarité ! Voilà qui ne
manquera pas 30 ans après, de faire rugir les jeunes générations sans
emploi et ceux qui indirectement déploreront l'absence d'une radio à écouter
à Yvetot !
]
NdW
JC >
Peux-tu nous dire encore quelques mots à propos d’Yvetot FM, la radio temporaire qui
vient de cesser d'émettre de la Médiathèque après une
quinzaine de jours, du 27 février au 14 mars 1999 ? As-tu écouté
les émissions et
y as-tu entendu
des paroles prononcées qui te
révoltent ?
Pierre >
Oui évidemment. Quand j’entends dix ans plus tard sur
Yvetot FM, des « animateurs » se
gargariser de souvenirs en oubliant de préciser que Solaris a été
une bonne pompe à fric pour leurs propres économies
(peut-on dire "à des fins
d'enrichissement personnel" ?), excuse-moi, les
fossoyeurs de Solaris ne sont pas ceux que l’on croie.
De plus, à propos du Podium Solaris, il me semble me rappeler que
l’on nous avait reprochés à François M.
(chargé du démarchage
publicitaire)
et à moi, d’avoir mis sur pied une opération qui coûtait plus cher qu’elle n'allait
rapporter, chose que je n’ai pas réentendue évoquer sur Yvetot FM lorsque
Daniel Lefebvre
(Président de Solaris à l'époque)
en a parlé.
(...)
Il y a un écart entre une personne qui vient tous les week-ends et
n'entend qu'un seul son de cloche
et une autre qui y travaille tous les
jours. Crois qui tu veux mais moi, je sais ce que j’ai vu et entendu !
JC > Puisque
la dernière remarque de Pierre me concerne manifestement, j'affirme une fois
de plus
que je ne
crois et ne juge personne sur la foi d'une quelconque rumeur
(qui n'ont d'ailleurs jamais manqué !).
Dans
"L'histoire d'une Radio libre...",
j'ai décrit
ce que j'ai vu, entendu et perçu à l'écoute des programmes, comme
l'aurait fait n'importe quel auditeur, ou ce que j'ai vécu en venant à Yvetot, avant de prendre place devant le micro avec enthousiasme
évidemment. Mais je suis d'accord : un bénévole a tendance à idéaliser sa
participation aux actions de son association.
Pour les faits déroulés hors de ma présence, je ne peux qu'inciter
chacun et chacune à réagir (ou rectifier) les propos rapportés dans ce site
(ou le livre) et fournir
les autres "sons de cloche", s'ils le veulent*.
Quoique après tant d'années passées... qui
ne dit mot consent. Pour cette
raison, on
ne doit pas être si loin de la vérité.
*
adresse mail :
radiosolaris@free.fr
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Conclusion : si les multiples tracas
ont précipité la fin de la radio en juin 1988
(détournements de fonds, partenariat avec Cumulus Fécamp "pipé",
abus de biens sociaux, litiges avec l'Administration publique), pas de
mystère, la
zizanie non-stop au sein de l'association est bien la première cause de disparition de Radio Solaris.
JC Dumenil
(membre de l'association Solaris et animateur bénévole RS)
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